Une fois encore Haruki Murakami sévit et ce pour mon plus grand plaisir. Je suis incapable d’écrire ou de décrire ce qui m’attire le plus de ses histoires, de son style ou de son écriture mais chaque fois je suis comme aspiré dans son monde jusqu’à ce que la dernière page soit refermée.
Cette fois-ci l’auteur nous entraîne dans les méandres du cerveau humain et son cheminement lorsqu’une succession d’évènements vient faire dérailler la machine.
Tsukuru l’incolore forme un groupe avec quatre autres de ses amis dans un lycée de Nagoya, deux garçons Akamatsu et Ômi surnommés respectivement rouge et bleu ainsi que deux filles Shirane dite blanche et Kurono dite noire. Ce groupe fonctionne comme une hydre à 5 têtes dans un fusion parfaite.
Mais Tsukuru est passionné par les gares et décide de suivre les cours d’une université de Tôkyô pour faire de sa passion son futur métier, architecte de gare. Pour ça, il doit quitter le groupe et Nagoya distante de 350 kilomètres. Il reviendra dans sa ville de naissance dés qu’il pourra, voir ses amis et sa famille.
Puis lorsqu’il revient à Nagoya pour quelques jours de repos, qu’il essaie de joindre ses amis par téléphone, personne ne lui répond. Il est subitement exclus du groupe sans qu’aucune raison ne lui soit évoquée et lui-même ne cherchera pas à savoir.
C’est ainsi que commence le livre : « Depuis le mois de juillet de sa deuxième année d’université, jusqu’au mois de janvier de l’année suivante, Tsukuru Tazaki vécut en pensant presque exclusivement à la mort. Son vingtième anniversaire survint durant cette période mais cette date n’eut pour lui aucune signification particulière. Pendant tout ce temps, il estima que le plus naturel et plus logique était qu’il mette un terme à son existence. Pourquoi donc, dans ce cas, n’accomplit-il pas le dernier pas… »
Son petit monde s’est écroulé, le microcosme dans lequel il vécut confortablement s’est brisé. Tsukuru ne sera plus jamais le même d’abord il vivra seul et aura bien du mal à se lier d’amitié avec quiconque, seul Haïda réussira à assouplir ses défenses. Ils se rencontreront à la piscine, ils écouteront « Les années de pèlerinage » de Franz Liszt par Lazar Berman puis Haïda disparaitra.
C’est Sara qui le conduit à prendre sa vie en mains, qui le pousse à avoir des réponses aux interrogations dont il ne connaît pas les réponses. C’est elle qui, deal en mains l’incite à reprendre contact avec ses amis, il doit panser ses blessures pour être enfin heureux.
Ce que va découvrir Tsukuru est déroutant.
Mon avis :
Je n’en pense que du bien de cette invitation au voyage à travers les années. Quelles que soient les circonstances est-ce que l’amitié, l’osmose peuvent être remises en question ?
Qu’il s’agisse de cet opus ou d’un autre Murakami pose toujours des questions sur la fragilité des sentiments. Les mots, la musique dont il enrubanne son intrigue sont des décors, des étapes indispensables à la pérégrination dans son monde particulier.
Je ne peux que vous inviter à cette lecture.
« Chaque homme possède une couleur. Elle forme un halo tout autour du corps et brille légèrement. »
« Les hommes privés de liberté en viennent toujours à haïr quelqu’un. Tu ne crois pas? »
» Ne laisse pas échapper quelqu’un de précieux à cause de la peur ou d’un stupide orgueil. »