Le mari de Sonyô toute sa vie a marché devant elle et une fois de trop à la gare de Séoul. Lorsque les portes du métro se referment sur lui il se rend compte que sa femme n’a pas suivi. Le temps d’arriver à la prochaine station et de revenir en arrière, sa femme a disparu. Elle ne réapparaîtra jamais. Tout le monde se met à la recherche de la mère.
À mon sens ce livre traite de l’absence et du manque de communication. L’absence de tendresse, l’absence de mots. Évidemment ce roman est en flash-back.
Chacun raconte ses rapports avec la mère et même le mari. Et puis un peu comme en voix off la mère parle de tous. Chacun raconte l’amour.
L’une des choses qui m’a ennuyé dans le livre c’est la construction, à certains moments le « tu » est employé pour le »je » et m’a posé bien des problèmes. La seconde sur le fonds, des gens indigents, vivant dans le plus grand dénuement ont mis au monde des enfants dont l’aîné a failli être magistrat, la première des filles est écrivaine et la seconde pharmacienne.
En dehors de ces moment gênants le livre est bien entendu très émouvant. Et on est totalement dans la découverte de cette vie rurale à la frontière de la Corée du Nord. C’est un livre lent, long qui se laisse lire.
« Depuis sa disparition , des choses que tu avis complètement oubliées tout le te était là ressurgissent de manière imprévisible. »
« Une mère et une fille se connaissent parfaitement, ou pas mieux que si elles étaient deux étrangères. »
Cette mère qui a disparu dans la foule pour n’en jamais revenir à été mariée très tôt pour éviter d’être violentée par les Coréens du Nord qui descendaient de la montagne la nuit pour assouvir leurs envies. Son mari elle ne l’a jamais rencontré avant de se marier.
À son premier enfant, elle raconte :
« Tu es mon aîné. Tu m’as souvent fait faire des choses dont je n’avais pas l’habitude [..] Avec toi j’ai tout vécu pour la première fois. Je n’avais jamais été enceinte, je n’avais jamais allaité. »
Fière que sa fille soit écrivaine, elle essaie d’apprendre à lire, sans succès, mais par un biais trouve le moyen de se faire lire tous les romans que sa fille a publié mais celle-ci ne l’apprendra par son père qu’après sa disparition.
« Jusqu’à ce que tu la perdes sur le quai de métro, elle était pour toi « la mère de Hyongch’ol ». Jusqu’à ce que se fasse jour en toi l’idée que, peut-être, tu ne la reverrais plus jamais, elle était pour toi comme un arbre : immuable, à moins qu’on l’abatte. Maintenant qu’elle n’est plus là, tu commences à penser à elle comme à une épouse et non plus comme la mère de ton fils – une épouse que tu as négligée et qui commence seulement à prendre sa place dans ton cœur. »
« Que deviennent-ils tous ces moments que l’on passe avec quelqu’un ? »
L’auteur :
Shim Kuyong-Sook est née en 1963 en Corée du Sud. Ce livre fut publié en Corée en 2009 et pour la première fois en France en 2011.