La couverture :
«Décembre est un mois où les hommes se saoulent – tuent, violent, se mettent en couple, reconnaissent des enfants qui ne sont pas les leurs, s’enfuient, gémissent, meurent…» « Oh… » raconte trente jours d’une vie sans répit, où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent à tout instant. »
Il y avait bien longtemps que j’avais ouvert un livre de Philippe Djian et celui-ci fut un régal. Pourtant l’histoire n’est pas si facile.
Djian nous raconte Michelle, une femme presque cinquantenaire ou peu s’en faut, travaillant pour une maison d’édition comme découvreuse de talents. Divorcée, vivant seule dans une grande maison. L’histoire commence alors qu’elle vient de se faire violer.
Michelle est la maitresse du mari de sa meilleure amie avec qui, elle a créé la maison d’édition pour laquelle elle œuvre.
Ayant conservé de bonnes relations avec son ex-mari, qui lui est persuadé d’être un excellent scénariste, ils ont ensemble un fils de 25 ans, aussi impétueux et autoritaire que son père, tout aussi immature, qui n’hésite pas à s’enferrer dans des situations abracadabrantes.
Et sa mère, qui l’âge venant, tient à tester ses pouvoirs sur les hommes !
C’est une histoire compliquée sans doute immorale. Une spirale sans fin.
J’ai retrouvé Djian avec plaisir. C’est corrosif ! Et ça se lit avec facilité.
Extraits :
« Il fait partie de cette nouvelle race d’hommes avec lesquels on a vécu et avec lesquels on ne vit plus – et qui demeurent attachants contre toute attente, sous une certaine lumière et à dose mesurée. »
« Je suis calme. Concentrée et tendue. Je n’ai pas peur. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de constater que la peur disparaît lorsque l’on ne peut plus reculer et je suis dans cette situation. Je suis déterminée. J’attends. Qu’il vienne à moi. Je me suis installée dans la pénombre, attendant qu’il sorte. Je suis prête à l’accueillir. A l’arroser de gaz, à lui faire payer. Il est à peine dix heures mais plus personne n’est dehors par ici en novembre, après la tombée du soir. La voie est libre pour lui. »
« Je suis très contrariée de la manière dont je réagis à cette histoire, de la confusion qui règne en moi et me donne chaque jour davantage le sentiment qu’elle m’échappe et s’obscurcit. Je déteste avoir à me battre contre moi-même, à me demander qui je suis. Ne pas avoir accès à ce qui est enfoui en moi, si profondément enfoui que je n’en perçois qu’une infime et vague rumeur lointaine, comme un chant oublié, déchirant, totalement illisible, ne me facilite pas les choses. »