Le 4 eme de couve :
C’était un atelier d’horlogerie, a-t-il souri. Remettre les pendules à l’heure, réparer la mécanique humaine : c’est un peu notre spécialité, non ?
Professeur d’histoire-géo, Mariette est au bout du rouleau. Rongée par son passé, la jeune Millie est prête à tout pour l’effacer. Quant au flamboyant Monsieur Mike, ex-militaire installé sous un porche, le voilà mis à terre par la violence de la rue.
Au moment où Mariette, Mike et Millie heurtent le mur de leur existence, un homme providentiel surgit et leur tend la main – Jean, qui accueille dans son atelier les âmes cassées.
Jean dont on dit qu’il fait des miracles.
Auteur du très remarqué Providence (Stock, 2008), Valérie Tong Cuong nous plonge avec L’Atelier des miracles au coeur de nos vies intimes. C’est aussi un hymne aux rencontres qui donnent la force de se relever.
Le site de l’auteur : http://www.valerietongcuong.com/html/romans/latelierdesmiracles.html
Ma première impression :
On est dans le schéma habituel de l’auteur ; enfin celui que je retrouve dans les 2 livres lus, à savoir des personnages, 3 qui n’ont rien à voir entre eux et se trouvent mêlés à la même histoire, confrontés au 4eme personnage un certain monsieur Jean.
Millie est une jeune provinciale sans envergure, insignifiante, qui parcoure la vie comme une vache traverse un pré ou plutôt ; « Comme un enfant maladroit traverse la piscine sous l’eau, poussé par le maitre nageur et les huées de ses camarades, épuisant ses ultimes réserves d’air pour atteindre le bord opposé, caressant la mort, l’admettant déjà. »Lorsqu’il y a le feu dans l’immeuble qu’elle habite, qu’elle saute par la fenêtre et se retrouve hospitalisée, elle feint l’amnésie trouvant ici l’occasion de changer de vie. A sa sortie de l’hôpital elle est prise en charge par monsieur Jean, qui s’occupe d’une association caritative appelée l’Atelier chargée d’aider les gens à se reconstruire. Jean décide de partir avec elle, à la conquête de son passé.
Puis il y a :
Monsieur Mike, un ancien militaire qui a fini par déserter : « J’ai pété les plombs au retour d’une opex. C’était allé trop loin, des choses pas racontables, des trucs vraiment sales qu’on nous demandait d’oublier d’un claquement de doigt, rompez ! »En quittant l’uniforme, il perdu la femme qu’il aimait mais il a aussi perdu le droit de travailler ; en effet : qui embauche un déserteur ? C’est pourquoi il finit dans la rue, Sdf, pochtron, et pour une histoire de territoire, il sera battu à coups de barre de fer et hospitalisé sept jours. À lui aussi monsieur Jean tendra la main, parce qu’à l’Atelier il a besoin d’un homme à tout faire et surtout d’un chauffeur.
Et aussi :
Mariette, un professeur de géographie sous l’emprise de son mari, politicard influent, et ses deux fils, persécutée par ses étudiants et notamment ce Zebranski, un élève turbulent. « Ma main est partie toute seule à l’instant même où mon talon se posait sur le palier, une gifle puissante, la gifle, celle qui contenait les centaines d’autres retenues depuis trop longtemps, et je l’ai vu basculer, jambes maigres passant par-dessus tête, corps caoutchouteux, mèche flottante, dans un cri il a rebondi d’une marche à l’autre pour s’arrêter aux pieds du principal. » Bien sûr Mariette en pleine dépression sera internée pendant une semaine et dès sa sortie sera prise en main par monsieur Jean.
Et :
Monsieur Jean, mais qui est ce monsieur qui s’occupe de prendre en charge toutes ces gueules cassées et pourquoi le fait-il ?
Bien entendu les personnages sont soigneusement décrits au fil des pages et particulièrement attachants. C’est un livre agréable à lire, le style est aisé, l’écriture coule de source et l’intrigue tient en haleine, que demander de plus. J’ai aimé tout simplement.