Le chat qui venait du ciel de Takashi Hiraide

9782877308717Il y a belle lurette que je n’ai pas lu un bouquin mais celui-ci dans sa version poche édité chez Picquier est un monument bien qu’il ne fasse que 130 pages.

130 pages de plaisir parce que ce bouquin est particulièrement bien écrit, qu’il se lit comme un poème, qu’il a une musique qui s’entend tout au long des pages et qu’une fois tombé entre ses lignes il est difficile de s’en sortir.

On y trouve le Japon ancestral avec « Une porte d’entrée coulissante en verre dépoli, à gauche les fusuma* d’un placard, et il y avait une pièce de deux tatamis. Suivait une pièce de six tatamis. Tout de suite en entrant, le mur de droite était pris par le tokonoma** , l’autre moitié par un placard de moins d’un mètre. À l’est, c’était une porte coulissante imitant un shoji***… »

*Fusuma : Cloison mobile en papier ornée de motifs.
**Tokonoma :  Renfoncement aménagé dans un mur, légèrement surélevé, par rapport aux tatamis, décoré d’une peinture adapté à la saison et aux circonstances, d’un vase ou d’un objet d’art.
*** Shoji : Cloisin coulissante dont le fin grillage de bois est tendu en papier.
Le tatami est l’unité de mesure au Japon, il fait 91 x 182 cm soit 1,65 m2

Le livre :

Un couple de trentenaire emménage dans la maison annexe d’un couple âgé. S’ils ont été choisi pour occuper la petite maison c’est parce qu’ils n’ont ni enfant ni animal domestique, conditions sine qua none imposées par les vieux bailleurs.

De l’autre côté du jardin raconte le narrateur  » J‘ai entendu appeler « Chibi«  d’une voix perçante d’enfant. En même temps que le bruit des pas d’un petit garçon qui courait, un léger tintement de grelot m’a permis de le comprendre.  » L’enfant des voisins s’amusait à la balle avec un chat blanc avec des tâches grises.

Puis un jour le chat pénètre dans le jardin, il joue avec la balle de ping-pong qu‘on lui propose  » Chibi s’aplatit et suit la balle des yeux sans se lasser.« 

C’est un magnifique chat qui ne miaule jamais mais qui ne se laisse pas non plus prendre dans les bras, le narrateur en paiera les conséquences pour avoir tenter de le faire.

Cependant le félin prend de limportance pour le couple de trentenaires jusqu’au jour où l‘homme relate « J‘ai aperçu une petite silhouette vaguement blanche qui me regardait les deux pattes posés sur de la fenêtre […] Alors j’ai ouvert la fenêtre, j’ai fait entrer le visiteur que l’aube de l’hiver m’avait amené, et d’un seul coup tout est revenu à la vie ? »

Chibi s‘installe le couple lui aménage même un endroit où se reposer et la femme lui fait même cuire des petits poissons qu’il dévore. L’animal sort de la maison toujours à la même heure pour saluer son jeune maître qui part au jardin d’enfant.

En fait Chibi se partage entre deux maisons à sa convenance mais toujours avec la même interdiction de le toucher.

Le vieux couple qui leur loue la maison quitte l’endroit, l’homme malade part pour la maison de retraite et sa femme louera un petit appartement pour être proche de lui. Il décédera. La vieille femme et ses enfants décident de vendre les deux maisons à un promoteur immobilier. Elle leur laissera un prévis suffisamment long pour qu’ils trouvent une autre maison à leur convenance.

L’orme deviendra un point crucial, il écrit « Je me suis mis en quête d’une autre location dans les agences immobilières du voisinage. Je n’ai rien trouvé qui fasse l’affaire. Pour pouvoir continuer la vie avec Chibi j’ai décidé de faire de l’orme le centre de mes recherches et de parcourir toutes les rues à partir de ce centre.
« Et si on le prenait avec nous tout simplement, oui si on l’enlevait ? » ai-je dit à voix basse, exprès. Ma femme a souri faiblement. »

La vie est rythmée par l’apparition et la disparition de Chibi jusqu’au jour où ils apprendront que «  Il a été renversé pa une voiture dimanche soir. Nous l’avons découvert sur la chaussée, sans blessure apparente, le visage intact et serein. »

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Ce livre est aimé autant aimé que conspué sur internet. L’auteur est né en 1950 à Fukuoka, le livre relate les années 1988 et 1989. L’auteur est un poète marié à une poétesse.

C’est un des nombreux livres qui m’a expédié par Asphodèle pour mon anniversaire en 2015 alors que je traversais un mauvais moment. Merci à elle ainsi qu’à celle qui me l’a envoyé.