La mémoire fantôme de Franck Thilliez

Dans ce roman policier trépidant je retrouve Lucie Hennebelle avec laquelle j’ai fait connaissance dans Gataca, mais dans la chronologie cet ouvrage est antérieur à l’autre.

Lire dans le désordre comme je le fais (suivant les disponibilités de la médiathèque) ne présente pas d’inconvénient, les personnages sont resitués s’ils ont existés auparavant.

Cette fois-ci le lieutenant Lucie Hennebelle, mère de deux jumelles, est confrontée à l’amnésie et à toutes les différentes mémoires du cerveau et leur incidence sur fond de théories mathématiques. Comme chaque fois la documentation est précise et est démythifiée dans le roman. L’enquête emmène, la blonde enquêtrice à la poursuite du Professeur, un meurtrier qui sévit sur tout le territoire suivant un schéma très élaboré. Lucie Hennebelle traine des casseroles derrière elle, elle est une chimère.

Manon Moinet à perdu la mémoire après un cambriolage à la suite duquel elle a été étranglée, elle a sans doute reconnu son agresseur. Ce cambriolage intervient un an après que sa sœur Karine  ait été tuée par le Professeur, l’assassin jamais arrêté. Sa sœur dirigeait une entreprise avec leur frère Frédéric à Caen. Leur mère à tous est suicidée mais Manon ignore volontairement ce fait. Frédéric et elle ont quitté Caen pour Lille pour essayer d’oublier.

Pour vivre normalement Manon Moinet fréquente le service neurologique de l’hôpital de Lille qui avec l’aide de laboratoire met le N-tech à sa disposition. Le N-tech est un petit ordinateur qui aide la jeune femme à être encore indépendante. Pour ne pas oublier les choses Manon doit les rabâcher et faire sonner des alarmes sur cet appareil. Dedans elle consigne aussi sa vie, les éléments importants, les gens qu’elle a déjà rencontrés ainsi qu’une appréciation les concernant. Manon, avant sa perte de mémoire, était une mathématicienne de réputation. Quant à Frédéric, son frère, il n’a pas obtenu le diplôme malgré ses quatre ans d’études à l’institut de mathématiques de Brest.

Il y a eu six assassinats en France quatre ans auparavant, la sœur de Manon est le dernier. Malgré les enquêtes l’assassin n’a jamais été identifié. Chaque fois le scénario était le même mais aucun indice n’a permis de retrouver celui qui à chaque meurtre posait une colle à ses victimes. Aucun indice pourtant la scène du crime permettait de dire que l’assassin était la même personne, surnommée le Professeur du fait l’énigme mathématique qu’il laissait à ses victimes.

Le livre commence lorsqu’un soir un jeune voisin connaissant la profession de Lucie, vient sonner à sa porte parce qu’une femme visiblement en état de choc, Manon Moinet, est découverte à 50 mètres de chez elle. Ainsi commence la renaissance du Professeur, une septième victime sera découverte. Manon et Lucie partent à la recherche du tueur.

Quel final inattendu ! Un bouquin passionnant.

J’avais encensé l’auteur dans mon article sur Gataca et je confirme. Il écrit bien, les enquêtes sont exceptionnelles on ne s’ennuie pas dans ses 450 pages dans lesquelles une partie de ma nuit s’est engloutie et cerise sur le gâteau on apprend plein de choses (ici sur la mémoire et les mathématiques.) Un grand Thilliez, un grand polar.

Présentation de l’éditeur

Une femme à bout de souffle court dans l’orage. Dans le creux de sa main, un message gravé en lettres de sang : « Pr de retour ». Elle pense être en février, nous sommes fin avril. Elle croit sa mère vivante, celle-ci s est suicidée voilà trois ans dans un hôpital psychiatrique…
Quatre minutes. C est pour elle la durée approximative d’un souvenir. Après, sans le secours de son précieux organiseur électronique, les mots, les sons, les visages… tout disparaît.
Pourquoi ces traces de corde sur ses poignets ? Que signifient ces scarifications, ces phrases inscrites dans sa chair ? Quel rapport entre cette jeune femme et les six victimes retrouvées scalpées et torturées quatre années plus tôt ?
Pour Lucie Henebelle, lieutenant de police de la brigade criminelle de Lille, la soirée devait être tranquille. Elle deviendra vite le pire de ses cauchemars… Une lutte s’ engage, qui fera ressurgir ses plus profonds démons.

GATACA de Franck Thilliez

Eva Louts préparant une thèse sur la latéralité est retrouvée morte dans un laboratoire du Jardin des Plantes alors qu’un chimpanzé en sang, git hébété à côté d’elle.

L’animal est rapidement mis hors de cause par le commissaire Franck Sharko qui fouille la vie de cette jeune fille à la recherche de son assassin.

En prison le jeune Carnot s’est donné la mort, Lucie Hennebelle, ancien flic,  est la mère des jumelles qu’il a assassinées et brulées. Elle veut assister à la mise en terre de cet assassin sadique, pour essayer de tourner la page. Elle croise, au cimetière, de nouveau la route de Sharko qui suit toutes les pistes laissées par la jeune Eva Louts.

Une folle histoire commence qui nous mènera sur les glaciers des Alpes, à 3000 mètres d’altitude, là où fut découvert le dernier Cro-Magnon et les trois Néenderthal qu’il vient d’assassiner sauvagement, tous superbement conservés dans la glace.

Le laboratoire lyonnais qui a récupéré, dans la discrétion la plus totale, ce Cro-Magnon de plus de 30 000 ans, va enfin pouvoir découvrir le code génétique de cet ancêtre gaucher dont nous sommes issus.

À travers la France nous suivrons les pas de Lucie et même jusqu’en Amazonie où l’enquête qu’elle poursuit dans l’ombre,  la mènera.

Sharko a perdu sa femme et sa fille et sa vie ne tient aussi que par un fil. Flic de terrain, il a demandé à retourner dans la rue, enquêter pour oublier et pour se mettre en danger. Mais cette rétrogradation voulue ne fait pas le bonheur de ses collègues, Manien, un commissaire ripou, tente de lui faire porter le chapeau pour le meurtre d’un malade mental, qu’il aurait côtoyé à l’asile.

Sharko et Hennebelle, flics de choc, malmenés par la vie, nous emmène dans une enquête palpitante.

Volontairement, j’ai fait l’impasse sur des rebondissements, sur des scènes choquantes pour ne pas ôter le suspens de ce monument policier et scientifique. Ce livre est le deuxième d’un dyptique, je n’ai pas lu le premier mais ça ne gène en rien la compréhension de celui-ci.

Un polar à suspens mené tambour battant et captivant. Franck Thilliez a concocté un bouquin pour lequel il a dû faire des recherches pharaoniques, qu’il tente de simplifier ici pour notre compréhension, notamment sur la paléontologie, sur l’ADN, qui est la molécule même de ce roman policier.

Je n’aimais pas cet auteur de polar et je m’en excuse. J’ai été bluffé, scotché, passionné  par ce bouquin. J’ai eu parfois envie de le jeter ; il m’est arrivé de le regarder en chien de faïence sans pouvoir l’ouvrir pendant 24 ou 48 heures tant il me dérangeait. Mais je voulais savoir, je voulais comprendre et absorber ses 500 pages pour qu’il me délivre son secret.

Mille excuses monsieur Thilliez, votre livre est un puits de connaissances et vous maîtrisez l’art du suspens à en faire passer des nuits blanches, chapeau !

Quatrième de couverture :

L Évolution est une exception. La règle, c est l Extinction.

Une jeune scientifique spécialiste de l évolution des espèces, retrouvée morte, attaquée par un primate.
Onze hommes derrière les barreaux. Leurs points communs : tous ont commis des crimes barbares et tous sont… gauchers.
Enfin, la découverte d une famille de Néandertaliens assassinée par un Cro-Magnon.
Quel est le rapport entre ces affaires et des crimes éloignés de 30 000 ans ?
La clé est dans ces quelques lettres : GATACA…

Interview en vidéo ici