La petite fille de monsieur Linh De Ph. Claudel

Monsieur Linh est sur un boat-people, il n’a avec lui qu’un petit sac et une poignée de terre de son pays et Sang diû sa petite fille. Son fils et sa belle fille sont tombés sous les obus et sa femme est morte de maladie.

Après le camp de réfugiés monsieur Linh Et Sang diû sont transférés vers l’Occident.

Lorsqu’il arrive sur ce nouveau continent, monsieur Linh ne comprend pas ce qu’on lui dit. Les réfugiés qui comme lui habitent le camp ne sont pas très chaleureux. Les hommes jouent, boivent et se battent, les femmes ne sont pas sympathiques et si elles lui préparent à manger ce n’est que par respect des coutumes ancestrales.

D’ailleurs, elles ne l’aident pas, le laissent s’occuper de sa petite fille.  Personne ne lui parle. Il vit seul au bout de ce hangar qu’ils occupent provisoirement.

Heureusement sa petite fille est très sage, ne pleure jamais, ne réclame pas à manger. Monsieur Linh la porte toujours contre lui.

Dans ce nouveau pays, il fait très froid et monsieur Linh reste enfermé comme un prisonnier. Puis un jour, il s’aventure à l’extérieur et s’assoit sur un banc. Il fait la connaissance de Bark, un vieil homme qui lui raconte sa vie dans une langue qu’il ne connaît pas.

Ces rendez-vous quotidien avec Bark deviennent peu à peu comme une bouée de secours. Bark raconte, Linh écoute. Sans se comprendre se noue un lien entre les deux hommes. Le jour où Bark lui offre une jolie robe pour Sang diû monsieur Linh est profondément ému.

Mais monsieur Linh est conduit dans une maison de vieux, un asile, un mouroir dont il ne peut sortir. Il se sent en cage. Il veut voir son ami Bark mais comment faire dans cette ville qu’il ne connaît pas même si la présence de sa petite fille le rassure.

petitefillemonsieurlinh2C’est une magnifique histoire avec une fin que je ne dévoilerai pas. Si les pays ne sont pas nommés on imagine que Monsieur Linh et Sang diû, qui signifie : » matin doux » viennent du Vietnam du sud et que le pays accueillant peut être le Canada.

L’amitié entre Bark et monsieur Linh est extraordinaire et la petite fille de monsieur Linh est une enfant inhabituelle, de par son calme, de par sa sagesse.

Le livre est écrit au présent de telle sorte qu’on vit l’instant au fur et à mesure que les pages se tournent.

Mais c‘est un livre de Philippe Claudel alors l’histoire est triste, pleine de solitude, tragique et insoutenable.

L’exil, la mort, rôdent et la nécessité de se raccrocher à quelque chose, à quelqu’un pour continuer à vivre est peut-être l’une des facettes que l’auteur avait envie de décrire.

C’est un livre que je conseille. S’il est parfois plein de promesses, il est aussi plein de tristesse, surprenant tout autant que choquant.

Le quatrième de couverture :

 C’est un vieil homme debout à l’arrière d’un bateau. Il serre dans ses bras une valise légère et un nouveau-né, plus léger encore que la valise. Le vieil homme se nomme Monsieur Linh. Il est seul désormais à savoir qu’il s’appelle ainsi.
Debout à la poupe du bateau, il voit s’éloigner son pays,
celui de ses ancêtres et de ses morts, tandis que dans ses bras l’enfant dort. Le pays s’éloigne, devient infiniment petit, et Monsieur Linh le regarde disparaître à l’horizon, pendant des heures, malgré le vent qui souffle et le chahute comme une marionnette.

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