« Devant la porte de l’autel des ancêtres, hormis quelques grains de riz accrochés aux tresses de bambou, la hotte est vide. Ni riz ni fruits ne l’embaument. Une odeur persiste, pourtant, si l’on ouvre le couvercle pour y plonger sa tête : l’odeur de l’enfance.
Si un jour je dois créer un parfum, il aura la douceur poudrée du riz Nang Huong, l’astringence de la carambole, la suavité de la goyave, l’amertume du pamplemousse. »
page 91
« Van ne sait ni lire ni écrire mais elle sait prier. Elle pratique le culte des ancêtres sans être superstitieuse. Ses prières sont vouées aux génies ou aux esprits à la pleine lune du septième mois, et au têt. La prière se confond, chez elle, avec la méditation sur la juxtaposition de la vie et de la mort, du passé et du présent, et les rites sont réduits à quelques gestes laconiques. »
Page 61
« Quand je vois Tao, elle est ligotée sur une planche oblique, la tête en bas, ses pieds nus écorchés par la corde. Dans sa bouche est enfoncé un linge sale roulé en boule. [..] Le bourreau verse sur sa bouche et ses narines de l’eau amenée par un tuyau relié à un robinet. L’eau coule dans sa gorge, sur son menton et son cou en un filet mince et continu. Quand son corps est sur le point d’exploser, l’homme ôte le bâillon d’un coup et Tao vomit violemment… »
Page 27
Quatrième de couverture :
En 1968, la guerre du Vietnam bascule. La violence parvient à son paroxysme lors de l’offensive du Têt : Saigon est à feu et à sang. Au-delà de certains faits réels, j’ai tenté de donner à voir et à sentir le Vietnam de mon enfance. Ce roman m’a été inspiré par l’histoire authentique de Tan, que j’ai connue au lycée, et de Tao, deux sœurs de quinze et seize ans arrêtées, torturées puis internées dans le bagne de Poulo Condor, au large de Saigon, à la fin des années 1960. A travers la mémoire des jeunes prisonnières, jusque dans les cages à tigres de Poulo Condor, les paysages du Vietnam restent vivants. Odeurs, rites et secrets, couleurs : noir de la soie laquée et des ténèbres de la prison, blanc du riz et de la chaux, jaune de la carambole et des robes de bonzes, rouge des papiers démonifuges ou du sang menstruel… Le livre est dédié à Tan et Tao, ainsi qu’à toutes les femmes vietnamiennes, filles de dragon selon la tradition, filles d’eau et de feu, fragiles et invincibles.
L’auteure :
En 1955, TRAN Thiên-Nga naît le premier août à Saigon. Son prénom signifie « cygne céleste ». Sa mère est enseignante libérale et son père est officier et journaliste.
En 1970, elle obtient sont Bac au Lycée Marie Curie de Saigon et vient étudier l’histoire à l’Université de Nanterre.
Après avoir rencontré Agnès B et travaillé comme styliste elle retourne à Saigon en 1992 où elle commence à écrire.
Renseignements tirés de la Bibliothèque Francofone Multimedia de Limoges où l’on peut écouter des podcats de l’auteure.
Et puis ici :
Sceren.com/cyber librairie du Cndp
Présente un Dvd de 2h30 avec une interview et une approche pour les étudiants.
Ce qu’ils en pensent :
L’auteur raconte avec subtilité et intensité le passage de l’adolescence à la femme dans les conditions horribles de l’enfermement et de la torture. Ce roman nous fait découvrir par la voix d’une jeune fille des moments terribles et moins connus que d’autres de la guerre du Viêt Nam et de ses suites.
Un ouvrage à faire frémir, mais aussi un chant d’amour au Viêt Nam. Ce récit est brodé de mots d’une infinie douceur pour dire l’abomination absolue. Riz noir le rappelle sans détour ni fausse pudeur : même le pire peut susciter la nostalgie. club des rats
Si partir c’est mourir un peu, je veux bien mourir encore. Personnellement, je ne tiens pas spécialement à mourir, car la mort, c’est très triste. Je fais partie de ces gens qui ne veulent rien à voir avec la mort, ni de près ni de loin ». Tout de suite Anna Moï s’impose à nous avec son rire, son apparente légèreté, les grands et les petits bonheurs et malheurs de sa vie, avec son merveilleux appétit de vivre intensément tout ce qu’elle rencontre.Dans des récits écrits sous forme de digressions, Anna Moï prend comme prétexte sa passion de musicienne accomplie pour nous décrire avec humour le Viêt Nam, où tout est plus décalé qu’ailleurs, plus drôle et plus tragique.
En réalité, cess détours nous ramènent inéluctablement, et de manière parfois inattendue, à des thèmes qui nous concernent tous, malgré l’exotisme du paysage et des personnages : qui en effet ne se demande pas comment fabriquer le présent et l’avenir – pour soi et ses proches – en oubliant, tout en ne l’oubliant pas, le passé ?
Si j’ai recopié d’autres témoignages pour vous parler de ce livre, c’est parce que je suis incapable d’en parler. Certainement un livre incontournable pour ceux qui sont intéressés par d’autres façon de voir, de raconter, de vivre cette guerre inutile.
J’ai visiblement un problème avec les auteurs Vietnamiens que je n’arrive pas à lire et je ne sais pas pourquoi.
Ce livre peut entrer au challenge Vietnam du Blog la culture se partage