Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb

4 ème de couverture :

Stupeur et tremblements pourrait donner l’impression qu’au Japon, à l’âge adulte, j’ai seulement été la plus désastreuse des employés. Ni d’Ève ni d’Adam révélera qu’à la même époque et dans le même lieu, j’ai aussi été la fiancée d’un Tokyoïte très singulier. » Amélie Nothomb

Amélie revient au Japon à 22 ans, après l’avoir quitté à l’âge de 5 ans. Pour gagner un peu d’argent alors qu’elle même suit des cours de japonais, elle décide de donner des cours de français, et pour ce faire passe une annonce. Le premier qui y répond et à qui elle donne rendez-vous dans un café est Rinri, jeune japonais de 21 ans qui parle un français qu’il est seul à comprendre, elle dira que d’: »Apprendre à parler ma langue devait être aussi difficile que d’apprendre à écrire la sienne. »

Puis continuant elle nous raconte un quiproquo amusant : « Je lui demandai ce qu’il aimait dans la vie. Il réfléchit très longtemps.(…) sa réponse me plongea dans la perplexité :

— Jouer. (…)

J’insistai :

— Jouer à quoi ?

Il haussa les épaules;

— Jouer.

Son attitude relevait soit d’un détachement admirable, soit d’une paresse face à l’apprentissage de ma langue colossale.

Dans les deux cas, je trouvai que le garçon s’en était bien sorti et j’abondai dans son sens. Je déclarai qu’il avait raison, que la vie était un jeu : ceux qui croyaient que jouer se limitait à la futilité n’avaient rien compris, etc.

 Il m’écoutait comme si je lui racontais des bizarreries. L’avantage des discussions avec les étrangers est que l’on peut toujours attribuer l’expression plus ou moins consternée de l’autre à la différence de culture. »

Mais Amélie apprendra un peu plus tard que le mot asobu qu’elle assimilait au verbe jouer avait un sens différent à savoir que « dés qu’on ne travaille, cela s’appelle asobu. »

Entre Rinri et Amélie une relation s’établira. Elle sera invitée dans la forteresse des parents du garçon, le papa est bijoutier. La mère ne lui déroulera pas le tapis rouge mais ce qui la surprendra c’est la présence des grands-parents, à moitié fous, à qui l’on laisse toute liberté même de se moquer des autres.

Rinri, d’une tournure de phrase négative, demandera à Amélie de l’épouser, elle y consentira, ne comprenant que le lendemain son erreur.

J’ai ri en lisant ce roman et j’ai trouvé qu’Amélie Nothomb avait souligné avec brio les différences culturelles. J’ai lu ce livre par hasard, l’ayant choisi pour l’écouter au format mp3, ce qui fut impossible car au bout de dix minutes je dormais presque. L’échanger contre une version papier fut donc ma seule chance de venir à bout de ce bouquin.

En le choisissant dans sa version audio, je ne savais pas que l’intrigue se situait au Japon. Évidemment en le découvrant, j’ai ri, ri… cette civilisation me poursuit jusque dans mes choix aléatoires !

Je n’avais lu qu’un seul roman de cette écrivaine vers laquelle je n’étais jamais retourné, parce que son monde ne m’intéressait pas. Mais quelle surprise que la découverte de cet ouvrage qui se dévore en deux ou trois soirées.

Ici ni monstres ni cadavres, rien qu’une histoire d’amour entre deux êtres que tout éloigne. Le Japon des années 1980 tel qu’il est décrit ici, bercé de ses traditions dont Rinri se moque et qu’Amélie respecte. Quand, lui préfère manger des spaghettis, elle préfère des sushis. Quand, lui grimpe le Mont-Fuji avec peine,  elle l’escalade en courant. Quand elle veille pour voir le soleil se lever sur la mer, lui dort. Pourtant il est gentil, prévenant, agréable, elle l’aime sûrement ou non mais la Belgique et sa sœur aînée lui manquent.

Les dernières lignes :

« Et pendant cette étreinte qui dura dix secondes, j’éprouvai tout ce que j’aurais dû éprouver pendant toutes ces années.

Ey ce fut affreusement fort, sept années d’émotions vécues en dix secondes. C’était donc cela Rinri et moi : l’étreinte fraternelle du samouraï. Tellement plus beau et plus noble qu’une bête histoire d’amour. »

 

Sur l’auteur :

Née en 1967 à Kobe au japon, écrivaine Belge francophone, elle partage sa vie entre France et Belgique… et wikipédia dont je viens de recopier la première phrase vous en dira plus ici

Ce livre entre dans le challenge du dragon 2012