Time (Shi Gan) est un film Coréen de Kim Ki-duk sorti en 2007 réalisé après l’Arc.


L’histoire :
See-hee (Park Ji-yeon) vit avec son copain Ji-woo (Ha Jung-woo) et supporte difficilement que ce dernier regarde les autres filles. Son cruel dilemme est de n’avoir qu’un seul visage et un seul corps à montrer, elle craint la lassitude de son compagnon et l’usure du temps.
Dans un salon de thé, ce jour-là, elle lui fait une scène épouvantable parce qu’il a rendu service à deux jeunes filles et que l’une d’elles lui a donné sa carte. Si See-hee fait l’amour avec Ji-woo la nuit suivante c’est sans doute un peu comme un cadeau d’adieu ou pour se prouver qu’avec le temps il s’est lassé d’elle.
Le lendemain elle disparaît, quitte son appartement, son travail, résilie son abonnement téléphonique. Ji-woo la cherche, en vain. Elle est introuvable.
See-hee est dans une Clinique Esthétique décider à se faire refaire le visage malgré l’avis du chirurgien. Elle devra patienter six mois avant que les cicatrices ne soient complètement résorbées.
Ji-woo est toujours amoureux d’elle. Il la cherche désespérément, croit la voir partout. Sa tristesse est incommensurable. À tel point que ses amis organisent une rencontre avec une fille pour lui mais c’est l’échec total. Ji-woo ne pense qu’à See-hee.
Le garçon est photographe est son terrain de jeu favori se trouve sur l’île de Mo à 50 kilomètres au large de Séoul. Il adore les sculptures monumentales du Park-museum de Baemigumi. Ils étaient allés là-bas, par la navette, avec See-hee. Ils avaient fait ensemble de jolies photos. Six mois plus tard dans cette même navette pour l’île, il croit voir See-hee accoudée au bastingage mais ce n’est pas elle. Pourtant…
Elle s’appelle Sai-hee (Seong Hyeon-ha) et lui redonne vie. Il reprend goût à l’amour avec elle jusqu’à ce qu’il découvre que cette Sai-hee n’est autre que See-hee qui lui à temps manqué. Blessé Ji-woo lui hurle qu’elle a tout gâché et s’en va à son tour.
Il se fait refaire le visage. Sai-hee hante le salon de thé où ils avaient leurs habitudes et croit voir en chaque jeune homme qui entre le portrait de Ji-woo passé lui aussi au bistouri.

Mon avis :
Encore un excellent film de Kim Ki-duk dans lequel il dénonce un des travers de la société coréenne, à savoir la chirurgie esthétique et la facilité avec laquelle les coréens et coréennes se font refaire le visage et le corps (Au féminin.com ou Liberation ).
Cependant ce qui m’a le plus intéressé c’est sa façon de traiter de la jalousie à travers le culte de la beauté.
Le réalisateur :
Je voue une tendresse particulière à ce cinéaste qui a un parcours atypique. Paysan d’origine né en 1960, militaire pendant 5 ans,il s’exile 2 ans dans un monastère pour devenir prêtre. Ensuite il passe 1 an en France où il découvre quelques films cultes (Le silence des agneaux, L’amant…) Puis rentre en Corée en 1993.
Il est en Corée du Sud ce qu’un Mocky est en France contesté et adulé, adoré et maudit.

Kim Ki-duk dit dans le Korean Cinema Today : “People have asked me if I am a ‘moral’ person. I usually reply that I am not. I am not perfect. But I am a person who is not afraid to show the dark and poor sides of Korean society. This is my moral cause. I could make much cleaner films than my previous projects, but I am afraid I might be blamed for doing something “normal.” At the same time, I am afraid that I will not have the creativity to make mainstream films in the future because of my background with controversial subjects.”
On trouve le film en VO sous-titrée en anglais, c’est la version que j’ai vue.