Scintillement sur la main de Qiu Huadong

Lecture faite dans le cadre du challenge du dragon 2012 sur le blog la lecture se partage

Deux amis arrivent à Pékin, bien décidés à réussir. Au gré des relations qu’ils noueront dans les milieux artistiques, notamment avec de jeunes femmes, Qiao Ke l’écrivain et Yang Ku l’homme d’affaires découvriront que l’ambition figure au nombre des traits de caractère les mieux partagés. Portrait d’un monde cruel où les doutes accompagnent ce parcours, semé d’embûches et d’interrogations.

 L’auteur

Né en 1969 dans le Xinjiang, Qiu Huadong est diplômé du département de littérature chinoise de l’université de Wuhan en 1992. Ecrivain par vocation, il construit ses histoires sur son expérience personnelle et sa perception de la nouvelle culture urbaine. Qiu Huadong occupe aujourd’hui un poste de rédacteur littéraire dans une revue. De Qiu Huadong, Bleu de Chine a déjà publié Voyage au pays de l’oubli (2002) et Reflets sur la rivière obscure (2003).

Les 138 pages se lisent d’une traite sans répit. C’est écrit simplement. On découvre que Pékin est une immense mégalopole un peu effrayante où les gens vivent les mêmes histoires qu’ailleurs.

Le changement par rapport à mes quelques lectures chinoises faites jusqu’ici, c’est que dans cette histoire il n’y a pas de dépaysement, le lieu est interchangeable, les relations hommes-femmes aussi compliquées.

Garçons et filles cherchent à réussir et utilisent tous les moyens pour réussir et personne en tire réellement son épingle du jeu.

Le livre commence ainsi :

« Yang ku et moi étions venus d’une petite ville de l’est jusqu’à Pékin, avec l’espoir d’y forcer la chance. Nous étions très jeunes et prêts à risquer gros dans cette ville qui faisait figure de jackpot. On disait que les occasions y étaient aussi nombreuses que les galets sur la grève après le reflux. Il était donc inévitable que nous venions à pékin, nous que l’on qualifiait de doux rêveurs. Seuls nos rêves remplissaient alors nos poches vides. Yang Ku et moi étions sans le sou. Du moins une confiance inébranlable nous habitait-elle. Sortis de l’enfance depuis peu, nous pensions avoir encore suffisamment d’enthousiasme pour dilapider, dans cette ville ce qui nous restait de jeunesse. Tout cela pour obtenir ce que nous convoitions. Mais de quoi serions-nous donc capables ?

Quand pour la première fois nous nous sommes retrouvés sur le grand échangeur autoroutier reliant l’aéroport à la ville, au moment ou notre regard a embrassé cette mégalopole dans laquelle nous allions pénétrer, nous avons été assaillis par des pensées contradictoires. C’était Pékin ! Une ville connue du monde entier, une forêt d’immeubles poussant dans une poussière grisâtre, une ville qui sidérait par sa croissance fulgurante, qui proliférait comme une tumeur. Il fallait voir à quel point nous étions inquiets, effrayés même, à l’idée d’être engloutis comme une vulgaire pièce de monnaie avalée par une machine à sous, d’être réduits à l’état d’objets utilisés sans état d’âme ! Et pourquoi pas ? Il n’y avait pas que des gagnants.

Dans cette ville, les forêts d’immeubles ressemblaient à des montagnes de verre que chaque nouvel arrivant devait tenter de gravir. Bien sûr, certains lâchaient prise et se rompaient les os, mais celui qui atteignait le sommet et parvenait à les investir, al ville le reconnaissait alors comme l’un des siens. Il pouvait désormais s’installer tranquillement à une fenêtre, témoin des efforts de ceux qui grimpaient, admirant la jolie parabole que décrivaient dans leur chute ceux qui tombaient. »

9 réflexions au sujet de « Scintillement sur la main de Qiu Huadong »

  1. Euh…et tu as aimé ? Parce que l’écriture me semble correcte mais tu en penses quoi, toi Juan-Carlito ??? :D… Parce que Il n’y a pas que Pékin en Chine à ressembler à une « tumeur » qui ne cesse de grossir ! Shangaï, paraît-il est monstrueuse ! Et pourquoi ils sont tout nus sur la couverture ? (si je t’embête tu me le dis 😆 )…

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    1. Je pense que c’est un bouquin qu’on peut lire…mais sans se précipiter dessus. Le côté intéressant, c’est qu’il est très contemporain par rapport à ce que j’ai pu lire jusqu’à aujourd’hui. 😕
      En tout cas la lecture m’a fait passé un bon moment et je lirai sûrement d’autres livres de cet auteur. Est-ce que cela répond à ta question ma chère Aspho ? 😀
      Quand au pourquoi ils sont nus, c’est certainement parce que c’est une belle image représentative du contenu du livre, qui n’est pas érotique…rassure-toi ! : roll:

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      1. Mais tu n’as pas à me rassurer, diantre ! Je ne suis pas une chaisière non plus, je me demandais juste quel rapport avec le livre ? Ce doit être leur pauvreté alors… 😆 Nus comme des vers de terre… Ce ne sera pas une de mes prochaines lectures non plus, j’ai un peu trop de retard mais c’est bien de nous tenir informé des nouveautés chinoises ! 😆 Sortie de Confucius et Lao-Tseu, moi tu sais….^^ (ça a bien changé depuis je n’en doute pas !)

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        1. Ça n’était qu’un exercice de style cette formule. 😀
          Ils sont nus comme au premier jour de leur arrivée et se sont fait rouler dans la farine par leurs conquêtes féminines. Ah les femmes ! :Lol:

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  2. Tu lis, tu lis, et lis encore…
    J’y connais rien sur ce sujet, alors je me tairai.
    Ils sont nus, mais ils ont tout de même quelque chose à cacher, hein 😆
    Bonne semaine et bises d’O

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    1. Je lis, je lis parce que j’aime bien. Tu as donc fini ta promenade bucolique.
      Tu aurais donc préféré qu’ils écartent les bras dans une bénédiction ? Soène enfin ! 😀 😀
      Je n’ai lu aucun des blogs à propos de l’atelier de vendredi, ne voulant pas afficher de préférence.
      Bonne semaine dame de Saône.

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