Du sang sur la toile de MIYABE Miyuki

Du sang sur la toile de MiYABE Miyuki« Pas besoin de chercher longtemps : l’homme gisait là, sous ses yeux. En complet veston, corps plié en deux, bras dissimulant le visage, jambes désarticulées. »

La victime, le corps lardé de coups de couteau est TOROKODA Ryosuke, un homme marié et père d’une adolescente de 17 ans prénommée Kazumi.

Une jeune fille morte quelques temps plus tôt, n’était autre que la maitresse de Torokoda. Les soupçons se portent sur une certaine A, mineure, dont le nom ne peut être dévoilé à ce stade de l’enquête. Torokoda trompait sa femme avec des jeunes filles, sa vie de couple n’était qu’une façade, sa femme et sa fille étaient au courant de ses frasques.

S’agit-il d’une vengeance de l’une ou l’autre ? Mais « Poignarder une personne de face réclame un sacré courage. Même une arme à la main, une fois sur place, ce n’est pas facile de passer à l’acte. Néanmoins, si la discussion s’envenime, que le sang vous monte à la tête dans un élan de fureur et un état de choc émotionnel, vous pouvez franchir la limite : l’excitation engendre l’excitation. »

Mais Kazumi demande la protection de la police au prétexte qu’elle a été suivie ces derniers jours et qu’elle reçoit des appels téléphoniques inquiétants.

La police enquête et cherche un vêtement d’un bleu particulier, propre à une parka en vogue quelques temps auparavant, des fibres ont été retrouvées sur le lieu du crime.

Au fil de l’enquête, la police découvre que cet homme mène une double vie, Il s’est constitué sur internet une famille virtuelle. D’un côté la famille réelle (Harue sa femme et Kazumi sa fille) et de l’autre sa famille virtuelle (sa femme Mita Yoshie, son fils Minoru et sa fille Ritsuko) l’inspecteur qui mène l’enquête est sûr que l’assassin se trouve parmi ses deux familles.

La police imagine un stratagème et convoque Kazumi, pour assister à l’interrogatoire de Minoru, de Ritsuko et de Mita Yoshie, derrière une glace sans tain, sous la surveillance de Chikako, inspectrice.

À la fin l’assassin confessera : « Quand on fait souffrir quelqu’un par pur égoïsme, il doit payer pour ça, point. C’est normal et c’était mon unique souhait. 

 

Un échange de mail entre la famille virtuelle :

De : Kazumi

À : Minoru

Objet : Je me déteste

Je comprends rien, j’en ai marre de réfléchir, pourquoi je suis comme ça ? Et toi, Minoru, t’es pas angoissé ? Moi si, pour tout et n’importe quoi. Je passe mon temps à me demander : est-ce que quelqu’un à besoin de moi, est-ce qu’on m’aime ?

J’ai souvent l’impression de ne pas avoir ma place dans ce monde…

 

De : Papa

À : Kazumi

Objet : Ne t’inquiète pas comme ça

Minoru m’a demandé de te rassurer tellement tu étais angoissée.

Sache que ta mère et moi nous t’aimons tous les deux. Tu es vraiment une gentille fille.

Mon avis :

J’ai beaucoup aimé de livre. Je me suis régalé. D’abord un polar avec pour toile le net, était une idée fabuleuse en 2001. Le livre est conçu comme un huis clos et pourrait être facilement adapté au théâtre.

Le livre est rebondissant même si on est toujours dans le dialogue et que l’action semble manquer. Un polar plutôt psychologique qui m’a ravi.

Parmi les critiques que j’ai lues, il semble que celui-ci est loin d’être son meilleur livre et que j’attends avec impatience de lire Crossfire, La librairie Tanabe, ou une carte pour l’enfer.

Le quatrième de couverture :

Une vie imaginaire peut-elle s’achever dans le sang ?

Un homme est retrouvé lardé de vingt-quatre coups de couteau sur un chantier de construction dans la banlieue de Tôkyô. Rapidement, les inspecteurs du DPM, le département de la police métropolitaine de la capitale, découvrent que cet homme, en apparence bon père de famille, menait secrètement plusieurs vies, dont l’une se déroulait sur Internet, où il s’était créé une seconde famille virtuelle. Celle que les Américains ont surnommée la «reine japonaise du crime» nous égare à plaisir dans un labyrinthe de faux-semblants, à cette frontière incertaine où les jeux de rôles rencontrent la dure réalité de la haine et du meurtre. Et si l’ingéniosité de l’intrigue nous tient en haleine jusqu’à la fin, l’émotion nous serre aussi le cœur, ce cœur mis à mal par les effets dévastateurs de la trahison.

Miyabe Miyuki

L’auteur :

MIYABE Miyuki est née en 1960 à Tôkyô et est considérée par certain comme le meilleur auteur de polars.

Elle a une bibliographie incroyable mais seulement quelques ouvrages sont traduits en français.

Les challenges :

 La culture se partage
La culture se partage
Les lectures de Lili
Les lectures de Lili
L'étang de Kaeru
L’étang de Kaeru

9 réflexions au sujet de « Du sang sur la toile de MIYABE Miyuki »

    1. Salut laure 🙂 Cette femme est considérée comme le meilleur auteur japonais de polars, elle a une biographie incroyable mais peu de ses volumes sont traduits en français. Un de ses meilleurs livres est Crossfire auquel je vais m’atteler bientôt.
      À peine déposé ma chronique que tu y répondais déjà 😀
      Bonne journée.
      Bises.

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  1. Quel billet !J’ai déjà lu un très bon avis sur cette auteure considérée comme « la reine du crime » au Japon mais bon, voilà ! Au fait c’est « biBLIOgraphie et non biographie dont tu voulais parler, hein !!! Bises choupinet sanglant ! 😆

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