Bettý de Arnaldur Indridason

« Je ne me suis pas encore bien rendu compte de ce qui s’est passé, mais je sais enfin quel a été mon rôle dans cette histoire.

J’ai essayé de comprendre un peu mieux et ça n’a pas été facile. Je ne sais pas, par exemple, quand ça a commencé. » C’est ainsi que commence ce roman noir. La personne qui raconte, le narrateur, est juriste spécialiste en droit international et mène une vie difficile à Reykjavik la capitale de l’Islande se contentant d’éponger ces dettes lorsqu’il est abordé par Bettý.

Bettý est la femme de Tozzi, un riche armateur qui a su profiter de toutes les occasions pour faire fortune, parti de rien pour arriver en haut de l’échelle. Il draine un empire financier conséquent. Bettý aime l’argent, elle voudrait concrétiser leur union par un mariage, mais Tozzi échaudé par deux précédents mariages est réticent, cependant il lui lègue son empire par testament.

Au narrateur, elle prétend que Tozzi veut absolument l’engager, pourtant leur rencontre est plutôt froide. Et le juriste est enrôlé et bénéficie d’une rémunération conséquente qui lui permet de vivre différemment. Le siège de l’entreprise est situé au nord de l’Islande à Akureyri ou le juriste devra se rendre pour travailler de temps en temps et où Tozzi met une villa de 200m2 à sa disposition.

C’est le grand luxe enfin, même si…

Inutile de préciser que Bettý et le narrateur deviennent amants, à l’insu de Tozzi. Ils veillent à ce qu’il n’en sache rien et prennent les précautions qui s’imposent. Selon Bettý qui se présente un jour avec un cocard dissimulé par le maquillage, elle prétend que Tozzi la frappe, que leur relation est faite de transgression des conventions. Mais le narrateur est amoureux et la relation qu’il entretient avec Bettý est une relation d’amour et Tozzi le gène. Pour leur bonheur, si il disparaissait, ce serait l’idéal mais entre ce qu’il espère et ce qu’il en est, il y a des barrières qui sont franchissables ou à l’inverse franchissables.

Dans cet opus la manipulation est de taille et les rebondissements inattendus. Je dois reconnaître avoir pris une sacrée gifle, en avançant dans cette lecture, tant et si bien qu’avant de continuer, j’ai relu, de ci de là, quelques pages avant d’aller plus avant, craignant par inadvertance d’avoir loupé des phrases décisives.

Il m’a fallu reprendre mon souffle, même si accepter l’évidence s’imposait.

Chapeau Arnaldur Indridason, tu n’as pas manqué de génie. Si ma liberté de ton peut sembler surprenante, il faut savoir qu’en Islande le voussoiement n’existe pas.

Ce livre de 206 pages (Editions Métaillé) se lit très facilement et est surprenant. Même si, à un moment je me suis dit que je savais. En fait, je ne savais rien il me manquait des bouts, des bribes.

Bon polar, bon suspens, qui incite à se demander si un jour on peut faire confiance à une femme. (joke)

« Nous avons parlé de ce que nous ferions si Tòmas n’étais plus là. C’était presque un jeu : « Jacques a dit. » Que ferais-tu de tous les millions que tu aurais si Tòmas mourrait ? »

« La plupart d’entre nous ont dit à un moment donné de leur vie : « Merde si je pouvais tuer ce salaud ! » Pourtant très peu d’entre nous passent à l’acte. »   

                 

Le quatrième de couverture :

Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister. Ensuite, que s’est-il passé ?
Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J’aurais dû voir les signaux de danger. J’aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J’aurais dû… J’aurais dû… J’aurais dû…
Maintenant son mari a été assassiné et c’est moi qu’on accuse. La police ne cherche pas d’autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.
Un roman noir écrit avant la série qui fit connaître le commissaire Erlendur.

L’auteur :

Arnaldur Indidrason comme son nom l’indique est Islandais, né au début des années 1960. Auteur de romans noirs, il est publié dans 37 pays.

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17 réflexions au sujet de « Bettý de Arnaldur Indridason »

  1. Indridason est noté dans mon carnet (avec la série Erlendur) mais comme tu le sais j’ai attaqué pas mal de séries cette année donc je vais m’y pencher sérieusement en 2013 !!! Et ton billet fait envie, arrrfff !!! ;D

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  2. Oui ton billet donne sacrément envie ! on se dit qu’on se doute de ce qu’il s’est passé mais tant qu’on a pas lu le lire on ne peut savoir et en plus on se trompe peut-être !! 😆 moi j’aime le suspens et j’aime quand un livre m’emporte et que j’ai envie de le lire vite pour savoir. c’est ça un bon polar 😉
    je note ! merci 😉 bonne journée à toi 😉 bises

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    1. Je n’en dirais pas plus, il y a des choses dont on se doute et d’autres dont on ne se doute pas. Et puis dans celles dont on se doute il y a celles où le doute se confirme et celles pour lesquelles on se trompe.
      Et puis celles dans lesquelles le doute se confirme il y a les choses que l’on avait imaginées et celles que l’auteur a écrites.
      On peut décliner les choses à l’infini et parfois on est dans le vrai et parfois non mais le mot de la fin c’est Indridason qui l’a ici. 😛
      Voilà j’avais juste envie de m’amuser pour semer le doute. 🙂

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      1. 😆 en plus c’est tout à fait exact 😉 alors je suis allée voir des comm sur ce livre et beaucoup adorent mais beaucoup aussi sont très déçus et préfèrent largement ces autres romans avec Erlendur. Qu’en penses-tu ? et si je devais n’acheter qu’un livre de lui lequel me conseillerais tu si tu en as lu d’autres ? merci 😀

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        1. J’aime bien aimé les enquêtes d’Erlendur et j’ai bien aimé celui-ci aussi. J’ai « La femme en vert » qui est une enquête d’Erlendur, que je peux te prêter. Tu m’envoies ton adresse par mail ou par mon blog page: « contact » et je te l’envoie.

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          1. oh eh bien c’est très gentil à toi Jean-Charles, avec plaisir alors. Après je ne pourrais peut-être pas le lire immédiatement car je suis sur un autre, tu me diras le temps que j’ai pour le lire 😉
            merci 🙂

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  3. Fan d’Erlendur, je craignais un peu de m’aventurer dans ce roman où il n’est pas. Mais j’ai vraiment aimé, tant la construction que l’écriture, comme toujours. Il est fort cet Arnaldur 😉 !

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