Bangkok 8 de John Burdett

« Krung Thep veut dire Cité des Anges, mais nous nous faisons un plaisir de l’appeler Bangkok, dans la mesure où ça aide à soulager les farangs de leur argent. »

Bangkok 8 est le district des quartiers chauds : Soï Cowboy et Nana Plaza.

Les inspecteurs Pichaï et Sonchaï (le narrateur) ont pour mission de suivre le lieutenant Bradley, marines noir américain en poste à Krung Thep. Mais semés dans les embouteillages incessants de la capitale, ils retrouvent le break mercedes arrêté un peu plus loin. À l’intérieur « un énorme python, s’est enroulé autour des épaules et du cou du noir et il essaie de gober sa grosse tête. » Pichaï fait sauter la tête du python, en le visant soigneusement avec son arme, puis ouvre la porte et bascule, sous le poids du serpent et du marines mais un petit cobra « s’est collé passionnément contre son œil gauche. » et cette espèce à une particularité « il ne lâche jamais sa proie. » D’autres cobras sortent de la voiture…

Bradley et Pichaï meurent tous les deux, Sonchaï veut la peau de l’assassin qui a tué son ami, et le FBI envoie un de ses agents pour enquêter avec la police thaïlandaise. A  Bangkok, la police est corrompue, tout le monde touche des pots de vin, sauf Sonchaï et Pichaï, fonctionnaires intègres, moines bouddhistes, respectueux de tout.

L’agent du FBI est une femme, miss Jones, avec des idées de farang bien arrêtées, mais qui remettrait bien en question ses principes et oserait bien une aventure avec ce policier de Bangkok. L’atmosphère est évidemment très chaude, le sexe est là, latent au détour de chaque page. Car Bangkok est la ville du sexe, et le sexe est une économie à part entière qui contrairement aux idées véhiculées, n’est pas l’apanage des américains et existaient déjà avant que les marines n’en fassent une base arrière durant la guerre du Vietnam.

Sonchaï est le fils d’une prostituée, là-bas en Thaïlande, la prostitution est un métier comme qui permet de gagner beaucoup d’argent. Ce flic de 32 ans aussi est le fils d’un farang, sa mère lui avait jamais encore révélé l’identité de son géniteur. Voilà qui explique pourquoi il est naturellement bilingue. Il a voyagé et vécu à travers le monde avec sa mère, pour rejoindre ses amants.

Ce livre est un bouquin policier et l’enquête ne sera close que lorsque Sonchaï aura la tête de l’assassin de son ami, moine bouddhiste, tout comme lui.

Dans cette quête de vérité il trouvera sur son chemin, drogue, chinois, khmers, et un certain Waren importateur américain de Jade. Bradley a touché à tout, au jade, au yaa ba (drogue) ce marines de 50 ans, géant noir, bientôt en retraire cherchait un moyen de gagner de l’argent et c’est peut-être ce qui l’a perdu.

Miss Johns du Fbi, cherche à coincer Warren, ce magnat du jade, personnage influent auprès des divers Présidents des Etats-Unis d’Amérique. Si elle traque, celui qu’elle présume coupable de l’assassinat de Bradley, elle est persuadée qu’il est mêlé et commanditaire de tout cela.

Mais elle sera contrainte de renter à Quantico, rappelée par ses supérieurs.

L’histoire serait-elle aussi simple que cela ?

La couverture :

Le district numéro 8 de Bangkok présente un sacré bestiaire humain : épaves crackées, ex-Khmers rouges dealers d’amphés, transsexuels et autres filles de joie… Un folklore dont l’inspecteur Sonchâi Jitpleecheep n’a aucun mal à maîtriser les codes. Ce métis, fruit de l’amour hasardeux entre un G.I. américain et une fille des bars thaïs, a d’ailleurs choisi une méthode d’investigation bien particulière : c’est Bouddha qui l’inspire et le guide dans ses enquêtes. Et même si son goût prononcé pour les paradis artificiels et l’amour tarifé lui font prendre quelques libertés avec l’ascétisme karmique, celui qu’on surnomme le « flic moine » met un point d’honneur à combattre le crime et la corruption qui gangrènent la mégalopole thaïlandaise. Un polar à l’atmosphère urbaine étouffante sous la plume d’un John Burdett au meilleur de sa forme.

Sur l’auteur :

John Burdett est un romancier britannique né en 1951. Il a travaillé à Hong-Kong pendant douze ans puis abandonne le droit pour se consacrer à l’écriture. Il vit en France et se rend souvent à Bangkok dans les quartiers chauds pour les besoins de ses livres.

Deux autres livres parus en 2006 et 2009 continuent la saga de l’inspecteur Sonchaï.

Mon avis :

Les 420 pages de ce livre se lisent avec bonheur, bien qu’écrites par un occidental, l’atmosphère chaude, sensuelle voire dangereuse de Bangkok est bien transcrite.  Si l’inspecteur Sonchaî semble placide, sa culture bouddhiste lui permet d’être d’une justesse et d’une logique dans sa démarche,  bien différentes de la nôtre. Ce livre est bourré de réflexions bouddhistes misent parallèle avec notre culture occidentale.

Un film en est tiré avec Jet-Li dans le rôle de Sonchaï, alors comme il est toujours mieux de lire le livre avant, à mon avis.

    Vous pourrez lire le billet d’Argoul ici chez qui j’ai découvert ce livre.

Ce livre entre le challenge du dragon sur le blog la culture se partage chez notre amie Catherine. 

6 réflexions au sujet de « Bangkok 8 de John Burdett »

  1. Il m’a l’air intéressant celui-ci ! Petite précision quand même : il y a des ONG et associations qui se battent au quotidien pour sortir des petites filles (vendues par leurs parents), de la prostitution ! Et si elle existait déjà, les Occidentaux n’ont pas arrangé les choses et si tu allais en Thaïlande, tu verrais que beaucoup de ces prostituées (infectées à 90% par le SIDA) n’ont pas eu le choix de faire autre chose et qu’elles sont loin d’être heureuses, bouddhistes ou pas !!! Alors oui, avec la drogue (pratique car pour « supporte »r, elles sont toutes camées jusqu’aux yeux), le sexe est une économie parallèle, à nous de ne pas l’encourager dans ces conditions ! 😉

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    1. Je ne suis pas totalement d’accord avec toi. Le tourisme sexuel existe, certes, mais nous n’avons rien inventé ? Les GI’s ont découvert, pendant la guerre du Vietnam, qu’en Thaïlande il y avait des prostitués, mais ils n’ont fait que découvrir ce qui existait avant eux.
      Les pays d’Asie et surtout la Thaïlande admettent, un troisième sexe, le ladyboy, ce qu’on appelle tansgenre ou encore shemale, qui est parfaitement intégré. Tout ça pour dire que le rapport au sexe n’est pas l’apanage de l’occidental.
      Le sida semble être véhiculé par l’occident pour tenter de mettre un frein au tourisme sexuel. Vu de l’intérieur, les filles n’ayant que leurs fesses pour gagner de l’argent se protègent et veillent à ce que leur gagne-pain soit rémunérateur.
      Le sexe est interdit en Thaïlande, mais cela rapporte de l’argent à tous.

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      1. Alors là je ne suis pas d’accord du tout !!!^^ Que le sexe ait toujours été déshinibé en Asie (en général, soit, ils n’ont pas la culpabilité judéo-chrétienne pour leur blesser le cou. Mais le mot « tourisme » implique bien un apport étranger, or ce tourisme a fait des ravages, en fait encore, a créé des besoins qui n’existaient pas avant ! Et des dérives aussi ! S’il y a autant d’associations de Droit à l’Enfance, ce n’est pas pour rien, car la frontière entre pédophilie et prostitution est souvent invisible ! Un adulte consentant dispose de ses fesses mais pas un enfant de douze ans à qui l’on dit que ce qu’il va faire est pour le bien de ses parents ! Excuse-moi du peu… Après, il sera drogué voire « protégé » et n’aura pas d’autre choix que de continuer. L’apanage du tourisme sexuel quelle que soit sa forme, même avec des prostitué(e) « légales » me soulève le coeur, sorry ! 😉

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  2. Heu… j’ai envie de me détendre, moi, figurez-vous… j’sais même plus où aller pendant ma pause-déjeuner…
    J-C, je ne lis même pas ton billet, il est trop long 🙄
    Bises de ma tour

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