Nuits d’ivresse printanière de Lou Ye

Synopsis :

Nankin, de nos jours, au printemps. La femme de Wang Ping le soupçonne d’infidélité. Elle engage Luo Haitao pour l’espionner et découvre ainsi l’amour que son mari porte à un homme, Jiang Cheng. C’est avec lui que Luo Haitao et Li Jing, sa petite amie, se jettent alors à corps perdu dans une folle équipée amoureuse. C’est pour tous trois le début de nuits d’ivresse suffocantes, qui égarent l’esprit et exaltent les sens. Un sulfureux voyage aux confins de la jalousie et de l’obsession amoureuse.

Lou Ye :

Le réalisateur chinois est un provocateur qui tourne ses films sans autorisation. Ici il provoque la censure en traitant de l’homosexualité, interdite en Chine.

Ses films :

Week-end Lover a reçu le prix Fassbinder 1994 au Festival de Mannheim mais fut interdit deux ans en Chine.

Suzhou River tourné à Shanghai fit aussi les frais de la censure mais fut récompensé à Rotterdam.

Nuits d’ivresse printanière obtint un prix à Cannes et neuf nominations.

Une jeunesse chinoise Interdit aussi en Chine puisqu’il aborde le soulèvement étudiant de la place Tian’anmen. Cet évènement est absent des livres d’histoire

Lou Ye est donc un réalisateur bannit dans son pays et transcendé en Occident.

Sur le film :

Waouh … Quelle audace ! À voir absolument même si c’est parfois un peu long. Il n’y a pas de scène aussi réelle que dans L’empire des sens mais le jeu est là, magnifique, même si le film peut être dérangeant. On peut regretter le manque de lumière parfois mais le film est tourné clandestinement et c’est la meilleure des excuses.

La différence avec notre cinéma occidental est que le réalisateur ose et les comédiens aussi.

Cancans :

Lou Ye aime Jules et Jim de François Truffaut ce qui explique le trio amoureux entre les acteurs.

Ce film n’est pas l’adaptation d’une nouvelle de Yu Dazu, écrivain exilé dans les années 20 dont les acteurs citent les passages d’un de ses livres après avoir fait l’amour.

 Le trailer :

Vu pour mon plaisir et dans le cadre du Challenge du dragon 2012 sur le blog la culture se partage 

9 réflexions au sujet de « Nuits d’ivresse printanière de Lou Ye »

  1. Un jour on va te retrouver dans ton lit le teint jaune, les yeux bridés, et une baguette dans les cheveux, enroulé dans un kimono, le saké à la bouche !!! 😀 Tu m’épates à t’immerger ainsi dans cette culture ! Mais c’est bien et si ça te plaît, tant mieux ! Ce film m’attire moins que celui dont tu as parlé il y a quelques temps mais il a de belles références… 😉 (et tu en parles avec tant de fièvre qu’on te croit sur parole ! :lol:)

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    1. Mais me retrouver au lit avec une jolie fille aux yeux bridés, j’en rêve ma chère…:D Hein, c’est pas ce que tu me disais ? 😛
      Oui ce film est excellent, parce qu’il ose.
      Mon immersion dans cette culture est étonnante et j’en suis moi-même éberlué. J’y fais de si belles découvertes que je ne suis pas prêt d’en sortir.
      Suivra un billet sur un livre coréen que j’ai fort apprécié. 😉

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  2. La preuve que pas à pas, la grande muraille de la censure et de l’intolérance est en train de tomber ; alors que chez nous, il me semble que nous régressons …
    Merci pour votre très gentil message ! Je suis en train de terminer « En attendant le soleil » de H Tsuji, où il est question, notamment, de Nankin (coïncidence …). Pas aussi connu que « Le bouddha blanc », mais tout aussi recommandable 😉

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  3. Stupidement je ne suis pas du tout attiré par le cinéma asiatique en général (quoi que j’ai adoré à l’époque  » In the mood for love »… mais arriver à s’exprimer en général en Chine et sur l’homosexualité en particulier demande une motivation particulière.

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  4. Ce réalisateur a aussi parlé des manifestations étudiantes de 1988 et de la place Tian’anmen.
    Je crois que ce monsieur est avant tout provocateur et qu’il fait du cinéma un peu underground.
    Ceci dit je comprends que l’on ne soit pas attiré, je suis tombé dedans par hasard et j’ai la chance d’être inscrit dans une médiathèque ou je trouve DVD et livres de cette partie du monde.

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  5. Heureusement qu’il existe encore des « provocateurs » qui à leurs risques et périls s’expriment et aident aussi (je pense) à d’autres d’ouvrir les yeux et de se sentir moins isolés. Je pense aux jeunes par exemple.Ton avis me donne envie de découvrir ce film. J’espère le trouver.

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