La course au mouton sauvage de Haruki Murakami

«  Dès le début, elle considérait qu’elle était un être inadapté à la société et que j’étais le contraire. Et chacun remplissait relativement bien son rôle. Mais, au moment où on pensait continuer sur ce modèle, quelque chose se brisa. Quelque chose d’infime sans doute, mais d’irréversible. On se retrouva dans une impasse, une impasse tranquille (…) Dans tous les cas c’était sans appel. « 

C’est ainsi que le narrateur et sa femme se séparent :

 » Le 24 juillet, huit heures vingt cinq du matin. «  remarque-t-il sur sa montre.

Il est publicitaire dans une société qu’il a créée avec un ami. C’est ainsi qu’il rencontre sa nouvelle girl friend : «  Elle avait vingt et un ans, un corps splendide, tout élancé, et deux oreilles d’une perfection ensorcelante. « 

Elle est, entre d’autres jobs mannequin spécialisé pour cette partie de son individu. Ses oreilles le fascinent.

Le narrateur écrit à propos de son associé-ami : «  Les raisons pour lesquelles un homme se met à boire régulièrement de grandes quantités d’alcool peuvent être très diverses. Le résultat, lui, est généralement le même. « 

« En 1973, mon associé était un ivrogne heureux. »

Si leur Entreprise fonctionne, leur entente, elle, se désagrège. C’est au bureau au fond de son tiroir qu’il découvre cette photo sur laquelle figure un mouton d’une espèce rare. Photo expédiée par un ami d’études et qu’il publie dans un magazine dont ils assurent la publicité.

Ce cliché lui vaut d’être approché par l’extrême droite et sera le point de départ d’une aventure loufoque que l’auteur nous raconte.

Accompagné de sa girl friend il part à la recherche de l’endroit où la photo a été prise.

Avec talent, et comme à chaque fois dans sa nombreuse biographie, Haruki Murakami nous mène à travers le Japon, le froid et la neige, dans un conte fantastique. Et c’est le talent de l’auteur de nous faire croire que tout est possible.

Le narrateur dit :  » Tout le monde cherche à échapper à l’ennui, moi j’aspirais à m’y installer. » Pourtant il échappe à l’ennui. « 

Mais après avoir commencé son voyage, sa quête il change d’avis :  » Je me sentais tout ragaillardi de m’être décidé à partir sur les traces du mouton. La vie bouillonnait en moi jusqu’au bout de chaque doigt. « 

Comme toujours chez Murakami on retrouve les éléments qui lui sont chers l’amour, l’amitié, la musique, la lecture et le sexe.

Encore un roman d’Haruki Murakami à lire les yeux fermés.

Haruki Murakami est sans doute l’écrivain japonais le plus connu en dehors du Japon. Pour ceux qui ne connaîtraient pas cet auteur wikipédia vous en dressera un aperçu ici

 Le livre commence sur ces mots :

 » Un ami qui avait appris sa mort, par hasard, en lisant le journal, m’annonça la nouvelle au téléphone. D’une voix lente il me lut dans l’appareil l’unique paragraphe de l’article paru dans l’édition du matin. C’était d’une platitude ! On aurait dit l’exercice de quelque journaliste débutant frais émoulu de l’université.

Tel jour de tel mois, dans tel quartier, le camionneur Untel avait écrasé la personne Unetelle. Une enquête était en cours au sujet d’Untel, soupçonné d’homicide involontaire, résultant d’un manque de prudence dans le cadre de sa profession.

Cela sonnait un peu comme un court poème porté au frontispice d’une revue. « 

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7 réflexions au sujet de « La course au mouton sauvage de Haruki Murakami »

  1. Bonjour Jean-Charles, ton billet a ravivé mes souvenirs de lecture car je l’ai lu il y a longtemps. C’est le premier – et pas le dernier – roman de Murakami que j’ai lu mais je ne les ai pas encore tous lus. Tu es maintenant inscrit au challenge Dragon 2012 dans la catégorie Dragon d’eau. Merci de bien vouloir rajouter le logo pour montrer que cet article est dans le challenge. Bonne continuation et à bientôt.

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    1. Le logo se trouve maintenant au bas du billet.
      J’ai lu une bonne partie de l’oeuvre de Murakami, celui-ci Haruki, lu dans l’ordre des disponibilités de la médiathèque de ma commune.
      J’ai une attirance toute particulière pour l’écriture de ce monsieur qui me fait rêver.
      À bientôt.

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  2. Tu as mis le logo mais il faut LE LIEN sur le logo ou en citant Catherine, sinon comment veux-tu qu’on s’y retrouve ??? 🙄 !!! Pffff, bon je pense le lire celui-ci, tu as dis « les yeux fermés » ? Je vais essayer ! 🙂

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