Le jeudi c’est citation avec David Vann

« Il fallait qu’il se ressaisisse. (…) Il avait été infidèle et même s’il épousait Rhoda, il avait ouvert la porte aux autres femmes, il savait qu’il continuerait à agir ainsi. Il continuerait à la tromper. Plus question d’arrêter maintenant que c’était possible. Il trouverait d’autres femmes, ses patientes sans aucun doute. Ou ses employées. Il pourrait mettre une annonce pour recruter une nouvelle hygièniste, une autre secrétaire pour assister la première à l’accueil. (…) Mais il embaucherait une liaison amoureuse. Il ne chercherait que cela, une à une, engager et virer. Il ne comprenait pas pourquoi il n’y avait pas pensé plus tôt. Rhoda finirait par voir clair alors dans son jeu mais il changerait alors d’épouse s’il le fallait, et de liaisons amoureuses. Rien de tout cela n’était criminel. (…)

La vraie question concernait sa vie et son but ultime. (…)

À l’évier Jim rinçait la laitue et il comprit soudain. Il consacrerait sa vie au sexe. Retaper son apparence et avoir autant de femmes que possible. Il aurait aimé avoir fait cette découverte plus tôt, avant d’avoir quarante et un ans, parce que les choses auraient été bien plus simples quelques années auparavant  mais il n’était pas trop tard. »

                                                           Désolations chez Gallmeister pages 168 et 169

Je sais que je vais en faire bondir certains pour avoir choisi cet extrait parce qu’il y en a tellement d’autres plus représentatifs de ce livre. Mais c’est celui-ci que j’avais envie de vous livrer aujourd’hui.

6 réflexions au sujet de « Le jeudi c’est citation avec David Vann »

  1. Tempête sous un crâne !
    Pauvre Rhoda, d’abord, bien sûr.
    Le titre « désolations » est bien choisi…
    Ce Jim a plus grands yeux que grand ventre…
    En lisant ta citation « choisie », j’ai eu envie de lire la 4e de couverture de ce roman :

     » Quatrième de couverture
    Sur les rives d’un lac glaciaire au cœur de la péninsule de Kenai, en Alaska, Irene et Gary ont construit leur vie, élevé deux enfants aujourd’hui adultes.
    Mais après trente années d’une vie sans éclat, Gary est déterminé à bâtir sur un îlot désolé la cabane dont il a toujours rêvé. Irene se résout à l’accompagner en dépit des inexplicables maux de tête qui l’assaillent et ne lui laissent aucun répit. Entraînée malgré elle dans l’obsession de son mari, elle le voit peu à peu s’enliser dans ce projet démesuré. Leur fille Rhoda, toute à ses propres rêves de vie de famille, devient le témoin du face-à-face de ses parents, tandis que s’annonce un hiver précoce et violent qui rendra l’îlot encore plus inaccessible.
    Après Sukkwan Island, couronné par le Prix Médicis 2010, le second roman de David Vann est une œuvre magistrale sur l’amour et la solitude. Désolations confirme le talent infini de son auteur à explorer les faiblesses et les vérités de l’âme humaine »

    Heureusement, ce n’est qu’un passage du livre, Rhoda et Jim n’étant pas les personnages principaux.
    Alors, Jean-Charles, Roi de la provoc ?… Tu serais un bien mauvais chroniqueur pour le 2e roman de David Vann, il me semble 😉
    Bises de Lyon

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    1. Hello !
      J’ai choisi volontairement cet extrait 😛 sachant que j’allais faire grincer des dents.
      Mais je l’aime bien celui-là. Il a au moins la vertu de t’avoir poussée à aller lire le quatrième de couverture.
      La chronique suivra dans la semaine si j’ai le temps.
      Ce sont des bises glacées que tu m’envoies ?
      Coucou d’ici. 😀

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  2. Je me souviens de ce passage, que décidément j’avais aimé. david Vann ne s’embarrasse pas de bienséance et il a raison : comme si ça se passait autrement que ça dans certains cerveaux! Allez, tous les hommes ne sont pas comme ça. mais certains, si. Quant à Rhoda, elle sait très bien qu’elle fait une bêtise, elle épouse cet homme par confort affectif et financier. na! 😀

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    1. Je vois que tu as lu ce livre aussi…il est bien noir, c’est la désolation ! Il me reste quelques pages à lire et je me demande si la vie est aussi « grise » que cela ou si D. Vann en a rajouté.
      Quant à Rhoda et Jim : quelle association !

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  3. Il n’y a qu’un tout petit passage concernant le c*l (deux ou trois allez) mais bien sûr il fallait que tu nous le cite ! Cela dit ça ne donne pas l’esprit du livre, pas complètement, mais j’ai trouvé ce personnage secondaire très bien croqué même s’il est un peu la caricature de l’homme (des hommes) en général 😆 !!!

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    1. L’idée n’était pas de donner le climat de ce livre mais j’ai trouvé la description de ce personnage assez antipathique comme tous les hommes décrits dans CE BOUQUIN !
      il y a quelques passages de c*l comme tu dis, certainement plus directs que celui-ci mais dont je ne parle pas, ma chère ! grrrrrr….

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