Miss blue

©Kot
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Je rigole comme une folle à les voir tourner autour de mes chaussures. C’est pas la première fois que je fais ce genre de gag débile, de laisser mes escarpins sur le trottoir et m’installer à la terrasse d’un café.
J’observe, je souris intérieurement. J’ai mon appareil photo à la main. Je les immortalise ces hommes, ils me font tellement rire. Vous ne verrez pas leur visage mais c’est mieux ainsi.
Quelques fois l’un d’entre eux ose se baisser et prendre ma chaussure en mains. Il est délicat, la caresse comme un bijou, en renifle avec délicatesse l’intérieur. J’aime ça, je m’en amuse. Un fétichiste est élégant, respectueux envers l’objet qu’il vénère.
Je peux vous assurer que lorsqu’il lèche d’une langue sensuelle, l’intérieur de ma chaussure, je me trémousse sur mon siège. Je ne tiens plus en place et à la terrasse d’un café c’est particulièrement excitant.
Pour l’heure j’observe. J’ai toute conscience de leur état. Eux-mêmes se jaugent. Les plus timides resteront debout, incapables de bouger. D’autres un peu plus hardis glisseront une main dans leur pantalon. Seul l’un d’entre eux aura l’initiative de montrer qu’il adore mes effluves. Lui je ne le lâcherai pas, il sera à moi,ma proie, m’appartiendra.
J’en ferai mon esclave.
Je m’appelle Miss Blue, je suis ce qu’on appelle communément une maîtresse. Je donne à certains types d’hommes le plaisir qu’ils réclament. Et si l’un veut me lécher les pieds je ne vois pas pourquoi je l’interdirai. Une langue enroulée autour d’un orteil est un délice que seule, celle qui l’a exploré est capable de goûter.
Je profite de la vie. Les plaisirs indicibles sont ma tasse de thé, si j’ose dire. Je les étudie m’en amuse, les partage et j’irai même jusqu’à dire que j’en jouis.
J’ai un gros avantage sur vous, je peux utiliser toutes les facettes d’un homme et en tirer beaucoup de plaisirs sans pour autant qu’il déballe son anatomie et me laboure comme un vieille parcelle en friche.
Mes fouets, mes badines, mes tenues dénudées, mes punitions, leurs cris, ne sont que parures de nos plaisirs partagés. Il sait que je vais le molester, il est là pour ça. Je sais que je vais laisser quelques marques sur lui, il les espère. Ensuite je passerai de l’onguent là où ma fureur aura sévi. Il m’en sera reconnaissant. Il reviendra.
Je sais qu’on me juge mais c’est sans importance, j’assume mes actes, je donne ce que l’on attend de moi, mes promesses ne sont que des futurs immédiat.
Mais en ce moment ils discourent, il y a même deux femmes autour que je sens prêtes à voler mes escarpins. Je ne vais pas les laisser faire, j’ai toujours dans mon sac de quoi me faire respecter et avec l’habitude je suis très autoritaire.
La petite dame aux ballerines blanches, j’ai une forte envie d’en faire mon ordinaire, je sais que si je m’y prends bien ce n’est pas impossible. J’aimerai bien lui faire essayer mes chaussures bleues.
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Une participation hors-délai mais vous trouverez tous les autres textes chez Leiloona ici

12 réflexions au sujet de « Miss blue »

      1. 😄😄😄
        Pas pour moi, non merci! Il y a assez de souffrance inévitable dans une vie pour s’en infliger volontairement! A chacun son truc du moment que c’est entre adultes consentant!
        Mais c’est une lecture très agréable!
        Bises

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