Voici les mots de la semaine : roman, tunnel, secret, naissance, témoin, vie, niveau, lumière, automnal, purgatoire, bruissement, rite, tourbillonner, tranche, sous-bois, sagesse, extrait, aversion, basculer, baiser, bastion
La lumière automnale était pâlotte ces jours-ci, pour ne pas dire inexistante mais ça m’arrangeait. La tâche qui m’avait été confiée me contrariait mais je n’avais aucun moyen d’y échapper, sauf à mentir et la sagesse aurait dû m’y inciter.
Lise Irteniev allait donner la vie, cette naissance tant attendue était aussi cause de tourments. Immobilisée dans son lit à cause d’une cheville foulée, après une première fausse couche, elle voulait être certaine que son mari Eugène, propriétaire terrien, était l’homme honnête et fidèle qu’elle espérait. N’était-il pas un peu tard pour se poser cette question ?
En secret, elle me chargea de l’espionner, lui, mon compagnon d’armes. Stepanida une jeune paysanne dont le mari était cocher à la ville et ne rentrait qu’une fois par mois, semblait réceptive au charme de son cher Eugène Irténiev. Le regard appuyé que Lise surprit de la fenêtre de sa chambre, éveilla ses soupçons. La jeune femme était fraîche, tentante et fit trembler l’épouse.
J’eus une profonde aversion à exécuter cette mission. Ce qu’elle me demandait me contrariait. J’avais une totale confiance en mon ami et si par malheur Lise avait raison, je ne voulais pas être le témoin de cette fantaisie.
Immobile dans le sous-bois, j’épiais faits et gestes de mon compagnon. Le vent faisait tourbillonner les feuilles qui s’affalaient sur le sol dans un concert de couleurs propre à la saison. Un bruissement particulier provoqua mon attention. Une jeune femme, la jupe relevée sur ses jambes nues, courrait droit à la rencontre du notable des lieux.
J’écarquillais les yeux, mais le baiser qu’Eugène lui donna quand qu’elle se jeta dans ses bras était sans équivoque. Lorsqu’il souleva la robe pour… je détournais les yeux. J’étais atterré.
Le fait qu’Eugène ait une maîtresse ne me gênait pas en soi mais la mission qui m’était impartie devenait mon purgatoire. Je ne savais pas ce que je pouvais faire, Devais-je trahir mon ami ou la confiance de sa femme ?
J’étais dans un tunnel, il me fallait mettre de l’ordre dans mes idées. Retranché dans mon bastion après avoir bu coup sur coup, deux verres de vodka puis mangé une tranche de gâteau au fromage, je réfléchis au coin du feu. Qu’un homme ait une aventure ne me semblait pas condamnable mais que son meilleur ami le confie à sa femme, l’était. La confidence pourrait faire basculer Lise dans la déraison, je m’accordais donc la nuit pour réfléchir.
Je feuilletais les romans de Dostoïevski ou de Tourgueniev pour trouver un extrait qui me conforterait, mais rien.
Irteniev et moi, avions servi dans le même régiment, compagnons d’infortune dans la bataille de Sébastopol, je ne pouvais me sacrifier à la trahison.
Je me devais de l’avertir lui et de cacher la vérité à sa femme, il y allait de la vie d’un enfant.
Parodie de la nouvelle : Le diable de Léon Tolstoï publiée en 1911 dans Les Œuvres posthumes.
(Parodie : imitation grossière qui ne restitue que certaines apparences. Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales)
Il s’agit de l’atelier les plumes de noël chez Asphodèles
Hello Jean-Charles !
Je ne connais pas la nouvelle que tu as si joliment parodié et la morale de l’histoire est parfaite 😆
Je dois te l’avouer, je m’attendais au pire !!
Aurais-tu déjà appliqué les bonnes résolutions pour 2013 ? 😆
Bonne fin d’année et bisous d’O.
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Quelles bonnes résolutions devrais-je prendre ? 😀
Je suis mon premier admirateur et je sais que parfois tu m’envies d’avoir cette liberté de ton. 😛
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j’aime beaucoup. Le fait que ton narrateur boive vodka et mange gâteau au fromage, mais pas seulement, le fait qu’il cherche conseils dans les livres pour résoudre son dilemme, ce cas de conscience.
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Mais j’en ai fait quelqu’un de sympathique pour une tâche qui ne l’est pas. 🙂
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Rien de grossier en tout cela ! Plutôt agréable à lire !
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Ce qui change de d’habitude ? 😀 😛
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Tu sais bien que non !
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Tu m’as fait peur ! 🙂
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Hello Jean-Charles,j ‘ai trouvé très réussie cette variation sur les grands auteurs russes bien que je n’aie jamais lu cette nouvelle.Vraiment une bonne idée.Je sabre avec toi la vodka de l’an neuf.
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Tchin Modrone… Mais attention trop de vodkas conduit à l’usage du sabre. Je suis et ne reste qu’un rustre. 😛
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c’est une bonne décision et je découvre en même temps les bienfaits de deux verres de vodka, je saurais pour la prochaine fois, qu’une décision devra être prise ?!
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La sagesse s’acquiert avec l’expérience Janickmm après il est conseillé d’augmenter la dose. 😛
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Une manière originale de traiter tous ces mots pas faciles à caser. L’imitation n’est pas si grossière que tu le laisses entendre! 😉
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Je venais de finir la nouvelle « Le diable » découverte dans la collection Librio, le but étant de savoir si j’allais me lancer dans la lecture de « Anna Karénine » que je repousse depuis mes quinze ans (hein ! j’ai entendu.).
La nouvelle m’ayant fait forte impression, comme tu peux l’imaginer à cette lecture, je vais m’y jeter à yeux perdus, réservant mon corps à d’autres plaisirs.
Ici, l’ami, compagnon, narrateur est de mon invention, tout comme les soupçons que je prête à Lise sur la conduite de son Génia. Quant à la fin…
J’ai emprunté beaucoup de choses…
Eh pardon à Léon espérant qu’il ne m’en voudra pas. 🙂
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Quel étrange dilemme, il n’aurait tout simplement pas dû se mêler de cette histoire. 😆 J’adooore ! 😀
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Quelquefois nous sommes mêlés bien involontairement à des choses que nous ne souhaitons pas. Ainsi va la vie. 🙂
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J’ai oublié le style de Tolstoï (et celle des écrivains russes en général) mais comme je m’attendais à bien pire, je suis plutôt contente de ce que j’ai lu !!! 😆 Z’ont la morale à géométrie variable quand même !!! Faut-y t’appeler Léon ???^^
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Non, non mon nom me va bien.
Je n’ai repris de Tolstoï que les personnages, le cadre, l’histoire mais les doutes que j’accorde à Lise sont de mon crû et la fin également.
Je n’ai fait qu’une parodie avec mes petits mots et mon style…il reste le grand écrivain qu’il est dont je me suis habilement servi. 😀 😛
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Je n’ai pas lu cette nouvelle alors c’est pas facile pour moi de voir où est la parodie 🙄 cependant ton texte est très bien écrit et je pense que c’est la bonne décision 😉
bisous
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il importe peu d’avoir lu, l’histoire est là simplement 😀 😛
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J’aime simplement l’idée que le narrateur se tourne vers les grandes pages de la littérature pour y puiser un réconfort. j’ai souvent eu ce réflexe dans les périodes troubles de ma vie.Ce qui me réconforte, aujourd’hui, c’est de voir qu’avec un sujet classique, (pour ne pas dire bateau) on peut écrire autre chose de plus délicieux qu’une petite pièce de boulevard à deux balles, même si on ne s’appelle pas TolstoÏ. Et ce que je te dis, c’est un vrai compliment.
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😳 J’ai le feu aux joues Célestine 😳
J’ai écrit cela sous le charme de la délicieuse lecture que je venais de terminer. Mon auteur fétiche dans une de ses nouvelles, fait souvent référence à Anna Karénine qu’il a relu plusieurs fois. Je me suis dit qu’il fallait que j’essaye de lire Tolstoï et la meilleure approche c’est la collection Librio qui me l’a offerte. Je lirai donc en 2013 Anna Karénine.
Quand au compliment que tu me laisses ici, s’il n’est pas le premier, il me va droit au coeur.
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Je ne connais pas du tout cette nouvelle, donc je ne saurai dire où se situe la parodie non plus – la littérature russe et moi n’avons plus d’atomes crochus. Pour ramener à ce que je connais le mieux, ton personnage se trouve face à un dilemme cornélien !
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Qu’il résout à sa façon de la manière la plus sage qu’il pense.
Peut-être que certains de ces auteurs méritent d’être relus.
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Tu t’es lancé un sacré défi : parodier une nouvelle de Tolstoï, rien que ça ! Et c’est très réussi, même si je ne connais pas l’histoire originale. Une très bonne idée cet exercice.
Cela dit, accepter une telle mission (espionner son ami) est une vraie folie…
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Je me suis amusé à écrire cela et si je l’ai fait c’est parce que la nouvelle de Léon m’a fait belle impression. Je n’avais pour seul but que d’insérer les mots imposés sans aucune autre arrière pensée. Mon texte eut été fort mauvais, j’e n’en serais désolé que pour le grand Tolstoï. Quant au narrateur, je ne lui ai pas laissé le choix.
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Pour parodier une nouvelle, il faudrait que je lise, et pour lire… ce n’est pas gagné, je compte beaucoup sur Sharon comme lectrice.
D’un autre côté, si ce n’est lui qui avait espionné, c’aurait pu être n’importe qui d’autres, et pas forcément animé de bonnes intentions.
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Oui la littérature pour les félins est encore rarissime. Cependant il y a de jolis programmes à la télé pour susciter leur attention. 🙂
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Oui, mais on n’a pas encore inventé les programmes télé pour félins aveugles (je sais, je cumule).
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Alors il reste les programmes audios pour chats sourds ou les massages ayurvédiques pour chats lents… Euh !
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Une parodie ? Ouf, j’ai eu peur, car si l’idée venait de toi, je t’aurais dit tout de suite d’abandonner ton métier, mon petit Dard préféré (Frédéric of course pour la patte littéraire :p)
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Eh non ! Je ne suis qu’un modeste « plagiaire »
Je vais donc retourner à mes moutons. 😀
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euh, quand je disais çà, je ne remettais nullement en cause ta verve littéraire, au contraire, je pensais plutôt à l’action du détective qui retourne sa veste ! Mille excuses si j’ai pu paraitre aussi peu claire !:p :p
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Pas du tout ! J’ai voulu répondre avec une pointe d’humour mais quelques fois je suis un peu « lourd » Je n’ai ressenti aucune atteinte 😆
Pas d’inquiétude Avalone 🙂
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appelle moi Ava :p
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J’ai enfin compris qui tu étais en regardant ton blog 😛 Bisous Ava 🙂
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Jolie imitation russophile, y a même la vodka et le gâteau au fromage (manquent les gros cornichons !).
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On reconnaît la voyageuse : 😀
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Eh bien, j’ai survolé la Russie mais je n’y ai jamais mis les pieds (mais j’aimerais bien).
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J’aime bien la fin 🙂 ils vont peut être pouvoir repartir sur de bonnes bases les 2 époux …ou pas 🙂 bonne année 2013 Jean Charles 🙂
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Qui sait ?
Plein de bisous pour 2013 Val et fais-moi r^ver encore 🙂
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La parodie est peut-être une imitation grossière mais Léon ne se retournera pas dans sa tombe!
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Non non y a plus que de la poussière sûrement. 😀 🙂
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