Mea Culpa

C’est à toi que je m’adresse mais tu l’aurais deviné. A trop vouloir fanfaronner je t’ai éborgnée sans le vouloir. L’exagération dont j’ai fait montre, la semaine passée, en étalant mes propos impertinents était peut-être un peu poussée. Dans l’euphorie de l’écriture, je n’ai pas réfléchi un seul instant mais je n’ai jamais imaginé te nuire.

J’avais donc décidé pour cette semaine, de mettre ma plume entre parenthèses, de prendre un peu de distance et de me faire oublier de façon à te laisser le champ libre pour réagir comme bon te semble.

Mais c’est la rentrée me suis-je dit, autant littéraire que scolaire et ma plume est animée d’une irrépressible envie d’écrire, elle gratte le papier comme un taureau énervé foule le sol avant une charge héroïque. Les mots se déroulent, s’alignent puis s’emmêlent comme s’ils sortaient des sabots d’un mâle énervé qui sans le savoir fonce vers son destin, vers l’épée d’un picador assassin.

Je n’ai pas de pique et encore moins d’archet donc je ne te jouerai pas un air de violon. Trop tard pense-tu mais du plus profond de moi, un genou à terre sur le carrelage majolique comme un animal blessé, la tête basse, j’implore ton pardon.

Corneille en son temps écrivit : « Comme un honteux effet d’un amour éperdu
Qui me volait un rang que je me croyais dû. » était-ce à mon intention ?

Cependant mon instinct me dit que tu réclames vengeance, je l’ai deviné dans nos échanges « bloguesques. » Je t’ai trouvée emmurée dans une soif de représailles. Je présume que tu affutes tes banderilles pour laver l’affront dans le sang.

Je crains le pire. Ce que j’ai d’abord pris pour une péripétie prend le tour d’une aporie insoluble.

Je sais que tu veux m’atteindre dans ce que j’ai de plus sensible mais je n’ai pas la force de combattre. Je vais regarder ta colère se déverser, avec beaucoup de recul, comme si j’étais étranger à cela, simplement pour ne pas envenimer les choses.

Je me fie à ton inspiration, les mots auront rougi à l’ombre des charbons ardents pour être plus incisifs, plus percutants. Tant pis !

Sur la platine Louis Prima répète inlassablement « I’m just a gigolo » dis tu te souviens de nos années bonheurs ?

Pardon.

(La semaine passée j’ai écrit cela, je me suis amusé à continuer sur ma lancée parce que je sais que tu as beaucoup d’humour.)

Les mots de la semaine à utiliser pour cette 72ème olympiade étaient :

Distance – parenthèse – éperdue – instinct – emmurer – aporie – gigolo – charbon – archet – force – exagération – rentrée – inspiration – euphorie – sensible – attitude – majolique – étranger – péripétie – impertinent

chez Olivia bien sûr

 

 

 

 

22 réflexions au sujet de « Mea Culpa »

  1. Ha wharf bouh !!! Bon tu as eu de la chance que c’était la rentrée comme tu le dis !!! Ma plume émoussée par deux mois de Plumes a été bien gentille mais attention, la vigilance Orange n’est pas levée !!! Je pars pour la matinée mais gaffe, à mon retour ça va saigner !!! 🙄

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  2. Du coup, tu as même changé ton décor plus soft ! Je le préfère à l’ancien 😆
    Un beau duel, ma foi.
    Et moi qui ai pour habitude de prendre tout au premier degré, je n’y avais pas cru une seconde à tes déclarations de la semaine dernière !
    L’amour vache il paraît que c’est trop bien… 😆
    Si ça finit par un mariage, j’espère que je serai votre témouine 😆
    Bon, je t’ai jeté une bandérille, dans mon arène, mais y’a pas eu de mise à mort, on est en France 😆
    Bon we sale Gosse et bisous d’O.

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    1. Ouhlalalla tu vas te faire assassiner toi si ton commentaire tombe sous l’oeil énervé de notre chouanne !
      Pour info dame gone (:D) la mise à mort des taureaux dans notre chère vieille France existe toujours, hélas, pour préserver la tradition, soit disant !

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