« Que personne ne m’accable du triste surnom d séducteur lascif, alors que je n’ai été qu’un homme aimant par-dessus tout la justice et la dignité. Je reconnais que j’ai eu quelques difficultés à tenter d’écrire ces lignes. Ce que j’écris est péché ; c’est péché de mettre des mots sur ces souvenirs et de coucher ces mots sur le papier. Mais quelque chose dans ma conscience me force à révéler les causes des calamités qu’on m’impute ; la plus courante : avoir couronné de plusieurs paires de cornes, s’il m’est d’utiliser cette image vulgaire et affligeante, les cranes obtus de ces trouillards qui se prennent pour de redoutables taureaux. Que Dieu tout-puissant accepte que le recours bien connu à l’écriture parvienne à me soulager de mes remords comme je soulageais mes paroissiens quand je les écoutais débiter leurs peccadilles dans le confessionnal. »
« — mon Père, j’ai besoin de votre conseil.
— Dis-moi ma fille, je t’écoute.
— Je ne sais comment vous le dire… Mais vous savez que mon mari est gravement malade. Le docteur lui a interdit tout exercice violent et le moindre choc nerveux… Ah, mon Père, quel tracas… Mais la nuit je fais des rêves très étrange. Je me réveille angoissée. Ça agace mon mari, mais je n’y peux rien.
— Prends patience ma fille, ne t’affole pas. Ton mari est encore jeune (…) il va se rétablir bientôt. Pour le moment, prends les choses avec calme et résignation
— C’est ce que je fais, mon Père. Mais je ne vous ai pas dit le pire.
— Quoi.
— Ce n’est pas mon mari qui m’inquiète…c’est vous.
— Moi ?
__ Oui, mon Père, vous, me dit-elle en serrant ma main entre les siennes… Je rêve de vous toutes les nuits.
Dois-je vraiment continuer ? Non, je ne le crois pas. Mais je peux vous assurer que cette nuit-là ma paroissienne a dormi tranquille. Et mieux encore : son brave époux aussi. »
Ce livre est un recueil de nouvelles, qui se déroule à Zilitchèn une bourgade du Yutacan au Mexique. Dire que cette lecture me remplit de bonheur est un euphémisme. Je me plais, me complais dans cette lecture. Toutes les nouvelles ne sont pas taillées à l’identique, ne parlent pas toutes de la même chose mais sont chaque fois surprenantes.
Hernán Lara Zavala est né en 1946 à Mexico. Cet opus est le premier de ses oeuvre, publié en 1981. Depuis une douzaine d’ouvrages ont suivi et plusieurs récompenses ont couronné ce talent.
Le sujet à a l’air intéressant, une sorte d’équilibre limite si je comprends bien….
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J’aime bien les gens qui n’ont pas peur des tabous et qui écrivent ce qu’ils ont envie. Je aprlerai un peu plus de ce bouquin lorsque je l’aurai fin. A bientôt
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Ha ha !! Lecture de printemps je vois !!! 😆 Ho tu sais les curés qui batifolent rien de nouveau sous le soleil mais quand c’est dit avec humour, pourquoi s’en priver ??? 🙂 J’attends ton billet final, je ne sais pas si je lirai ça tout de suite par contre !!!
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Quel que soit l’endroit les curés sont comme les saumons, ils fraient.. C’est effectivement la façon drôle dont c’est raconté qui me fait marrer. Biz Choupette ! 😀 😛
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