La tentation de l’après d’Emily Tanimura

« C’est la période de l’attente » Telle est la première ligne de ce livre. Un premier livre d’une jeune femme née en 1979 à Lund en Suède, qui vit maintenant en France.

Après seulement cinq années passées à Paris, elle écrit ce livre dans la langue de Molière et reçoit le prix Montalembert en 2007. Prix décerné pour un premier livre de femme publié en français.

Elle raconte l’histoire, d’une Lolita de 15 ans, qui se déroule dans une petite ville de Suède. La jeune fille entre en dernière année de collège et dit « c’était l’époque où j’aurai voulu que tout change le plus vite possible et en même temps que tout reste pareil pour toujours. » Pourtant c’est l’époque des changements aussi bien dans la tête que dans le corps.

« Je ne sors pas. En secret, j’achète des robes pour des soirées imaginaires. Je cache mes achats à mes parents à cause de leur inutilité flagrante. Il n’existe aucun endroit, aucune occasion où ces robes pourraient me servir, des robes élégantes qui ne sont pas de mon âge. Pourtant, ces robes strictement inutiles et trop chères me semblent indispensables ; dignes de nombreux sacrifices. »

Pourtant, elle vit encore dans un monde ou l’enfance à encore ses droits, dans sa chambre traînent encore ses jouets de petite fille qu’elle ne veut pas ranger. Un corps de femme en devenir l’habite.

Elle fera la connaissance d’un homme de 50 ans qu’elle suivra dans sa voiture. Il est étranger, en instance de divorce. Chaque fois, elle décidera de la tournure de leur rapport. Ensemble ils feront des kilomètres en voiture, s’arrêteront sur des parkings, puis repartiront. Ils échangeront néanmoins quelques caresses.

Puis d’hôtel en hôtel il la conduira, ne trouvant pas l’endroit qui lui convienne, parce peut-être il ne se sent pas très bien dans cette histoire. Puis ils feront l’amour et elle écrira « Je suis consciente que je n’avais pas envie de faire l’amour » mais enfin elle pourra l’appeler « mon amant » en parlant de lui-même si déjà elle le nommait ainsi auparavant.

Premiers émois, premières interrogations, un livre sur l’adolescence racontée avec pudeur sur 127 pages qui défilent bien trop vite, bien plus vite que ces jours languissants.

 

4ème de couve :

 » Je n’arrive pas à voir s’il attend dans la voiture, ou s’il est sorti se promener autour de la maison. Depuis, j’ai peur, une peur étrange mêlée d’excitation. Le soir, au dîner, avec les lampes allumées, je vois mon profil se refléter dans la vitre et je me demande si en ce moment il voit la même image. J’ai l’impression de vivre dans une maison de poupée. Une maison dont les murs ne protègent pas contre l’intrusion. Cela ne me déplaît pas. Le soir, quand je mets le couvert, j’ai l’impression d’être une actrice sur scène. A cause de ce spectateur potentiel, les actes quotidiens les plus banals prennent une tout autre dimension. « 

Livre lu dans le cadre du Défi Premier Roman chez Des notes et des mots 

5 réflexions au sujet de « La tentation de l’après d’Emily Tanimura »

Répondre à Jean-Charles Annuler la réponse.